Rusthuru: la guerre des chefs se poursuit au sein du M23

Le M23 se dirgeant ce dimanche 9 décembre vers la salle de conférence de Munyonyo à Kampala/ Photo Innocent Olenga-Radio Okapi.

Après l’échange des tirs survenus dimanche 24 février entre deux factions opposées du M23, la situation est restée confuse ce mardi dans le territoire de Rutshuru. Selon des sources concordantes, les violons ne s’accordent plus entre Sultani Makenga, chef militaire du M23 et Bosco Ntaganda, parrain de cette rébellion et ancien chef militaire de l’ex-rébellion du CNDP. Bosco Ntaganda qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale n’a jamais revendiqué officiellement son appartenance au M23.

La majorité d’hommes répondant aux ordres de Sultani Makenga se seraient retirés de Rubare, Rutshuru-centre, Ntamugenga, Nyongera et Mabenga, d’importantes localités de Rutshuru pour se positionner sur des collines stratégiques de Mbuzi, Runyonyi et Nyabitona, dans le groupement Bweza, chefferie de Bwisha.

La prise de ces collines devrait étouffer toute action militaire de Bosco Ntaganda, a déclaré ce mardi un officier du M23 qui a requis l’anonymat.

D’autres combattants de Sultani Makenga sont allés vers Bunagana, cité frontalière de l’Ouganda, à environ 20 km à l’est de Rutshuru.

En revanche, Baudouin Ngaruye, un autre chef militaire du M23, qui fait allégeance à Bosco Ntaganda est resté maitre de Rutshuru-centre, Nyongera, Kiwanja et Rubare. Mais, ses combattants sont peu visibles dans la région, affirment des sources concordantes.

Les mêmes sources affirment que plusieurs localités de Rutshuru libérées de l’emprise du M23 font actuellement l’objet de la convoitise des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Lundi, ces rebelles ont brièvement occupé la localité 3 à Rugari situé à 40 km au Nord de Goma.

Les activistes des droits de l’homme craignent que cette dissension au sein du M23 ne puisse dégénérer, et causer morts d’hommes et déplacement de la population civile.

La dissension au sein du M23 est survenue au moment où onze pays africains viennent de signer un accord régional pour le rétablissement de la paix dans l’est de la RDC. Ces pays se sont engagés à ne pas soutenir les groupes armés qui déstabilisent la RDC.

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