Kinshasa : le Dr Mukwege propose la création des centres de prise en charge des victimes de viol

Dr Denis Mukwege, le fondateur de l’hôpital Panzi à Bukavu, qui se spécialise dans le traitement des femmes et des filles qui sont victimes de violences sexuelles.

Le directeur de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu, le Dr Mukwege a consulté près de deux cents femmes et jeunes filles à Kinshasa, en deux jours. Le Dr Denis Mukwege a suggéré la création des « centres à guichet unique » pour une prise en charge globale des victimes de viol, de plus en plus nombreuses dans la capitale Kinshasa, selon les données lui confiées  à l’Hôpital général de référence de Kinshasa et au Centre hospitalier Saint-Joseph. Les deux hôpitaux ou il a traité les femmes et les jeunes filles, le vendredi puis le samedi 16 mars.

Le Dr Mukwege, gynécologue spécialisé dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles a affirmé que Kinshasa n’est pas épargné par le fléau qu’est le viol, après des entretiens avec  ses collègues de Kinshasa.

Lors d’une interview exclusive accordée à Radio Okapi, le Dr Mukwege s’est plaint du nombre insuffisant des centres de prise en charge de victimes de violences sexuelles. Il a proposé l’ouverture de « centres à guichet unique » pour une prise en charge globale de victimes :

« Les femmes pourront s’y rendre pour des consultations gynécologiques sans avoir peur d’être stigmatiser et y recevoir  des soins médicaux et psychologiques. Elles y bénéficieront aussi d’une prise en charge socio-économique et juridique ».

Le Dr Mukwege est le médecin directeur de l’hopital de Panzi, à Bukavu dans le Sud-Kivu mais s’est déjà rendu dans plusieurs provinces de la RDC pour soigner les femmes. Il se consacre à la prise en charge médicale et à la réparation des fistules.

La fistule obstétricale est la constitution d’une communication anormale (une fistule) entre la vessie et le vagin (fistule vésico-vaginale) ou entre la vessie et le rectum (fistule vésico-rectale) survenant à la suite d’une grossesse compliquée ou de violences sexuelles.

En moyenne, trois cents femmes par mois viennent se faire consulter après avoir subi des sévisses sexuelles dans son hôpital de Panzi, depuis la fin de 2012, et le début de l’année en cours, avait-il précisé lors d’une conférence de presse tenu le 12 mars à son arrivée à Kinshasa.

Le gynécologue Denis Mukwege, avait été agressé dans son domicile le 25 octobre 2012. Il s’était refugié avec sa famille en Suède puis en Belgique.

Depuis son retour à Bukavu lundi 14 janvier, il vit dans son hôpital avec toute sa famille car il s’estime en insécurité dans son domicile.

Le Dr Mukwege a indiqué qu’il est rentré en RDC « pour dire non à la violence sexuelle, non à la guerre et non à la balkanisation de la RDC ».

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