Ceni: l'Eglise catholique fixe la règle pour les prêtres

Des évêques congolais membres de la Cenco le 23/6/2011 au centre Nganda à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) interdit aux prêtres, religieux et religieuses catholiques de se porter candidats pour faire partie de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’abbé Félicien Mwanama, deuxième secrétaire général adjoint de la Cenco, a déclaré le lundi 13 mai que les prêtres et religieux qui seront désignés membres de cette commission iront à l’encontre « des dispositions canoniques » de l’Eglise catholique. La Cenco indique cependant qu’un évêque peut, « à certaines conditions », accorder une dérogation à un prêtre pour se porter candidat.

Pour l’abbé Félicien Mwanama, la décision de la Cenco est motivée par l’incompatibilité qu’il y a entre la mission des prêtres, religieux et religieuses et les charges à exercer au sein des institutions étatiques.

L’abbé Félicien Mwanama a expliqué que ces dispositions canoniques s’appliquent dans toute l’Eglise catholique.

Interrogé sur les sanctions qui seraient appliquées contre un prêtre qui deviendrait membre de la Commission électorale, il a déclaré que ces sanctions « ne relèvent pas de la compétence de la Cenco mais plutôt de son supérieur ecclésiastique direct ».

« Dans le cas d’un prêtre, ce sera son évêque. Dans le cas d’un religieux ou d’une religieuse, ce sera son supérieur immédiat », a indiqué le deuxième secrétaire général adjoint de la Cenco.

Cependant, a-t-il précisé, la Cenco ne s’opposera pas à la candidature d’un laïc catholique.

« La mise au point c’est pour les ecclésiastiques. La Cenco n’a pas dit qu’elle ne peut pas déléguer quelqu’un. La Conférence épiscopale voudrait que nos laïcs puissent jouer leur rôle. Voilà pourquoi elle est prête à en déléguer un, deux ou trois selon les dispositions de la loi », a-t-il conclu.

Cette mise au point de la Commission épiscopale intervient à la veille de la fin du délai de sept jours accordé à la majorité, à l’opposition et aux confessions religieuses de désigner leurs délégués à la nouvelle commission électorale.

Concertations à l’opposition

Les groupes parlementaires de l’opposition se concertent depuis le dimanche 12 mai dernier pour désigner leurs délégués à la Ceni.

Le président du groupe parlementaire MLC, Jean Lucien Busa, estime que sa composante présentera ses délégués à la date fixée par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

« Il est certain qu’à l’échéance convenue, les groupes de l’opposition vont désigner leurs membres. L’avantage que nous avons à l’opposition ce que nous avons quatre groupes [à l’Assemblée nationale] et quatre délégués [à la Ceni]. Donc déjà là-dessus, la réponse est aisée », explique-t-il.

A en croire le député du MLC, les quatre groupes parlementaires de l’opposition (MLC, UDPS, UNC et Groupes des libéraux et démocrates) se sont mis d’accord pour désigner chacun un délégué à la Ceni.

Jean Lucien Busa affirme qu’au terme des concertations entre les bureaux des groupes parlementaires, une plénière de tous les groupes parlementaires de l’opposition sera convoquée « pour valider nos propositions ».

La nouvelle commission électorale doit compter treize membres dont six membres issus de la majorité, quatre de l’opposition et trois de la société civile.

Lire aussi sur radiookapi.net: