Sud-Kivu: 41 blessés après des échauffourées à Bukavu

Exhibition de la Police le 4/07/2012 à Kinshasa, lors de la présentation de la nouvelle unité spécialisée à lutter contre des gangsters, communément appelé «Kuluna». Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des échauffourées survenues jeudi 23 et vendredi 24 mai au quartier Nguba, à Bukavu (Sud-Kivu) ont fait quarante et un blessés, selon le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Tout aurait commencé le jeudi quand trois étudiants de la communauté Banyamulenge ont été agressés, accusés d’être de connivence avec la rébellion du M23. Pour protester, les membres de cette communauté ont tenté de manifester le lendemain avant d’être dispersés par la police. Un groupe de motards et d’étudiants s’en est pris aux manifestants, occasionnant des échauffourées entre les deux groupes.

« Aujourd’hui tôt dans la matinée, après qu’un leader de la communauté Banyamulenge se soit plaint hier des voies de fait qui avaient victimisé trois étudiants de sa communauté, il y a eu un début de manifestation de cette communauté en commune Dibanda le quartier de Nguba où des barricades ont été érigées par les personnes de cette communauté. La police est intervenue pour démonter les barricades », raconte Lambert Mende.

« Mais par la suite, poursuit-il, on a constaté un mouvement hostile de la part de quelques jeunes motards, quelques étudiants plus ou moins excités qui s’en sont pris à cette communauté Banyamulenge. Il y a eu des échauffourées qui sont allées jusqu’à un engrenage ».

Le porte-parole du gouvernement indique qu’un temple de l’Eglise méthodiste en commune Dibanda fréquentée par des croyants de la communauté Banyamulenge a été brûlé.

A l’en croire, la police a évité que les membres de la communauté Banyamulenge n’incendient, à leur tour, une église du CEPAC.

« Mais à 12 heures, la situation a été totalement rétablie grâce à l’intervention de la police nationale congolaise », assure Lambert Mende qui fait état de 41 blessés « toutes communautés confondues ». Huit policiers auraient également été blessés.

Appel au calme

Le vice-président de la société civile du Sud-Kivu, Descartes Mponge, qui se dit très choqué par ces incidents, appelle la population au calme.

Il invite les services spécialisés de l’Etat à fournir «tous les efforts pour établir les responsabilités».

«Ce sont les communautés qui risquent d’être manipulées car la culture de la violence ne peut nous avancer en rien», affirme-t-il.

Le porte-parole du gouvernement appelle également les habitants de Bukavu au calme.

« Nous devons absolument nous montrer solidaires et le message du gouvernement est un message de cohésion, de convivialité entre toutes les communautés ethniques », indique-t-il, avant d’ajouter:

« Tous les Congolais quelle que soit leur communauté sont chez eux en RDC. Et il n’appartient à personne de renvoyer quelqu’un pour aller je ne sais où. Les Congolais sont au Congo chez eux quel que soit le groupe ethnique auquel ils appartiennent. »

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