La population de Goma exposée à un gaz toxique

Une vue aérienne de la ville de Goma, 26/06/2009.

Environ trois cents sites qui dégagent le gaz toxique appelé «Mazuku » à Goma et ses environs ne sont pas protégés.  Les panneaux que l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) avaient installé sur ces sites il y a plusieurs années ont été arrachés par certains habitants. Lundi 17 juin, deux personnes ont été retrouvées mortes asphyxiées au quartier Lac vert de Goma par ce gaz constitué à plus 90% du dioxyde de carbone. 

Le chef de projet de l’UNOPS (Bureau des Nations unies pour l’opérationnalisation des projets) à l’OVG, Dario Tedesco, plaide pour l’installation rapide d’autres panneaux pour dissuader la population de fréquenter les sites dangereux.

«Les panneaux installés dans le camp des déplacés à Goma ont été faits par OXFAM, avec le projet UNOPS. Et OXFAM a encerclé les Mazuku et placé des panneaux», a-t-il indiqué.

Dario Tedesco a cependant reconnu que l’installation de nouveaux panneaux exige des centaines des milliers de dollars :

«Le problème, c’est qu’il y a tellement de sites qu’il faut faire beaucoup de panneaux. On manque un peu de ressources en ce moment. Mais, on discute avec Ocha et [le service de] protection civile du gouvernorat pour essayer d’avoir des moyens pour mettre des panneaux. Pour faire quelque chose de minime, à mon avis, [il faut] autour de 50 mille dollars.»

Dario Tedesco a insisté sur la nécessité de sensibiliser la population locale sur le danger des Mazuku:

«Vous ne pouvez pas simplement mettre des panneaux, il faut continuer à dire aux gens que les panneaux doivent rester sur place. Il y a pas mal des panneaux qui ont disparu de la ville cela veut dire que les gens ne comprennent pas l’intérêt. C’est à dire, il faut faire une éducation civique.» 

Les scientifiques de Goma estiment que ce gaz tue une centaine de personnes par an.

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