Katanga: le vol à la tire prend de l'ampleur à Kalemie

Les routes de Kinshasa n’ont pas des voies spécifiques pour les motos. Motards et conducteurs des autres véhicules roulent sur les mêmes voies. Les passagers des motos n’hésitent pas à décrocher leurs téléphones pendant qu’ils roulent.

A Kalemie dans le Katanga, il est devenu difficile de distinguer le vrai du faux motard. La plupart de ceux qui conduisent les mototaxis se livrent à la chasse aux téléphones et aux sacs des femmes. Déjà à partir de 18 heures, il n’est pas prudent de rester au parking Kisebwe. Certains motards pourchassent même des clients à bord des vélo-taxi pour leur arracher des biens de valeur. La police de circulation routière n’a pas encore réagi.

Les femmes avec leurs sacs, ou encore des personnes distraites qui causent au téléphone au bord de la route sont des cibles privilégiées pour des voleurs déguisés en moto-taximen.

Ces conducteurs des motos roulent lentement sur l’artère principale de la ville. Ils sont souvent à deux. L’un au guidon et un autre derrière qui fait office de client. Les embouteillages constituent pour eux un meilleur décor pour opérer.

Une institutrice d’une école était transportée sur un vélo, communément appelé « Toleka », lorsqu’elle était tombée aussi victime de cette nouvelle pratique des motards. Elle raconte :

« Le cycliste-là m’a dit de descendre. J’ai vu aussi un motard-là, il était accompagné d’un autre garçon. Ils se sont aussi arrêtés. Tout d’un coup, une personne tient déjà sur mon sac. J’avais le sac au niveau de l’épaule ».

Cette enseignante estime que ces motards opéreraient parfois en complicité avec les motocyclistes.

La victime a pu toute fois garder son sac, mais elle s’est retrouvée avec une blessure au menton.

« Moi j’étais avec ma femme. Elle avait son sac sur l’épaule. Deux personnes sur une moto lui ont arraché le sac, et le motard lui-même a pris même un bâton et a frappé sur la femme. Ils ont pris le sac et se sont échappés », témoigne un autre habitant de Kalemie.

Ces motards ne s’attaquent pas qu’aux femmes qui portent des sacs. Ils prennent aussi pour cible des personnes distraites avec leurs téléphones en mains, expliquent certains passants.

Jusque-là, la police de circulation routière n’a pas encore réagi.

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