Le gouvernement central et l’exécutif provincial de Kinshasa ne parlent pas le même langage concernant la journée du lundi 9 décembre, déclarée « chômée et payée » de suite des funérailles de l’artiste musicien Pascal Tabu Ley décédé samedi 30 novembre dernier. Si pour l’Hôtel de ville, cette mesure ne concernait que la ville de Kinshasa, au ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, le ministre soutient que seul le gouvernement central a la prérogative de décréter une journée « chômée et payée » sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC) ou dans une partie du pays.
Depuis dimanche soir, une rumeur circulait sur une éventuelle journée « chômée et payée » en RDC. Mais aucune source officielle n’a confirmé ni infirmé l’information. Certains disent avoir lu vers 23 heures (heure de Kinshasa), une bande défilante à la RTNC, la télévision publique, annonçant qu’il n’y aura pas de travail lundi 9 décembre.
Mais pour beaucoup d’autres, c’était une surprise. Dans quelques services publics ou privés, des absences des travailleurs et des autorités ont été constatées. Certains commerces n’ont pas ouvert. Des élèves se sont présentés devant leurs écoles respectives mais les grilles étaient fermées.
Certaines écoles cependant ont normalement fonctionné. Des autorités scolaires disent ignorer cette information ou n’avoir pas été avisées à temps.
Face à cette confusion, certains habitants de la capitale ont évoqué le problème de communication.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement provincial, Thérèse Olenga, affirme que la journée a été déclarée « chômée et payée » rien que pour la ville de Kinshasa et non dans tout le pays.
En réaction, le ministre de l’Emploi, Bahati Lukwebo, parle d’un problème de compétence. Pour lui, la question de « journée chômée et payée » relève de la compétence exclusive du gouvernement central.
« La législation en matière du travail et de l’emploi et en ce qui concerne le rapport entre les employeurs et les travailleurs ainsi que le chômage involontaire sont de la compétence exclusive du pouvoir central et donc ce n’est même pas une matière concurrente avec les provinces », déclare Bahati Lukwebo.
Se basant sur l’article 202 de la Constitution, le ministre de l’Emploi pense que le gouvernement provincial a outrepassé le pouvoir et c’est ce qui est à la base de cette cacophonie.
Article 202, point 36, section e :
« Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières suivantes sont de la compétence exclusive du pouvoir central : la législation notamment concernant (…) : la législation du travail comprenant notamment les lois régissant les relations entre employeurs et travailleurs (…) et le chômage involontaire ».
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