Les autorités appelées à s'impliquer dans la lutte contre le trafic d’êtres humains en RDC

Des jeunes filles se baignaient sur un caniveau le long de l’avenue des huileries le 6/11/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’ONG Free the Slaves appelle les autorités à s’impliquer dans la lutte contre les formes modernes d’esclavage et de trafic d’êtres humains en RDC. Une délégation de l’organisation américaine vient d’achever vendredi 13 décembre sa mission à Kinshasa. Pendant une semaine, elle a rencontré les autorités politiques, les députés nationaux, des ONG de droits humains et des membres du corps diplomatique, afin de solliciter leur implication dans l’éradication de ces phénomènes.

Selon le directeur national de Free the Slaves en RDC, Jacques Kahora, il était question d’expliquer à tous ces acteurs que l’esclavage existe dans l’ombre et qu’il faut le mettre au grand jour.

«Nous avons essayé un peu de montrer qu’il y a différentes formes d’esclavage. Nous sommes très contents qu’aujourd’hui on mette au jour le problème des femmes qui sont parties au Liban», a-t-il expliqué.

Il y a deux semaines, le Forum international des femmes de l’espace francophone (Fifef) avait dénoncé l’existence d’un réseau de trafic de jeunes filles entre la RDC et le Liban. Selon les responsables de cette ONG, ces jeunes filles sont recrutées à Kinshasa par une agence, sous prétexte de leur offrir un travail décent au Liban.

Mais pour le directeur national de Free the Slaves, il n’y a pas que celles-là.

«D’autres sont dans l’ombre. Nous avons partagé cela à travers trois rapports pratiquement que nous avons produits jusque là, dans lesquels nous parlons des formes modernes d’esclavage. Partant de cela, nous sommes entrain de voir comment organiser la communauté. Parce qu’il est bon de produire de bons rapports mais il faut des actions. Et c’est ça l’approche de Free the Slaves», a-t-il expliqué.

Selon cette ONG américaine, six formes d’esclavages ont cours en RDC. Il s’agit entre autres du péonage [exploitation de paysans par un propriétaire terrien qui les installe sur ses terres], l’esclavage pour dette, la prostitution forcée et l’esclavage sexuel, les pires formes de travail de l’enfant ainsi que le mariage forcé. Ils ont été identifiés au Nord et au Sud-Kivu où Free the Slaves a son bureau.

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