Désarmement des FDLR: Kinshasa apprécie le soutien de la Monusco et de la SADC

Des rebelles des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) dans la forêt de Pinga dans l’Est de la RDC le 06/02/2009. Radiookapi.net

Le gouvernement de la RDC apprécie le soutien de la Monusco à l’opération  de désarmement  volontaire des rebelles rwandais des FDLR. Son porte-parole, Lambert Mende, l’a affirmé samedi 7 juin au cours d’une conférence de presse à Kinshasa. La semaine passée, une centaine de rebelles rwandais se sont rendus au Nord-Kivu.

« Le gouvernement de la RDC qui apprécie à sa juste valeur le soutien logistique apporté par la Monusco à cette opération reconnaît en outre l’importance et l’apport de la SADC dont une mission politique et militaire séjourne depuis hier au Nord-Kivu », a déclaré Lambert Mende.

Au sujet de ce soutien de la mission onusienne, le représentant spécial adjoint de Ban Ki-moon en charge des opérations à l’Est de la RDC, Abdallah Wafy, a récemment indiqué que la Monusco avait mobilisé des centaines d’hommes pour sécuriser les sites de désarmement, de triage ainsi que les itinéraires de convoi. Ces dispositions avaient été prises pour que les éléments démobilisés ne soient pas attaqués par d’autres forces de troupes armées, a expliqué le responsable onusien.

Le porte-parole du gouvernement congolais s’est dit « impressionné » par les armes rendues par les rebelles rwandais.

« En inspectant le stock d’armes et de calibres qui avait été remis par la première compagnie des FDLR, des armes qui ont été confiées par nous à la Monusco à Kanyabayonga, je me suis personnellement  rendu compte que ce stock dépassait de très loin le ratio habituel d’une compagnie normale même dans une force armé régulière. Nous avons vu des armes qui nous ont fortement impressionné », a-t-il indiqué.

Lambert Mende a précisé qu’il s’agissait d’un désarmement volontaire qui est en cours. Il a expliqué que le gouvernement avait choisi une base militaire loin de la frontière pour mener les opérations d’identification de ces rebelles.

Nouvelle reddition des FDLR

Quatre-vingt-quatre combattants FDLR et deux cent vingt-trois de leurs dépendants se sont rendus ce samedi à Kigogo au Sud-Kivu.

Ils ont rejoint le camp de regroupement érigé par la Monusco dans cette localité du territoire de Mwenga. La reddition a eu lieu en présence du représentant du chef de bureau de la Monusco au Sud-Kivu et du représentant du commandant  de la 10ème région militaire.

Selon les sources sur place, les armes de ces combattants sont encore entre les mains de leur commandement. Elles seront remises le lundi prochain au cours d’une cérémonie officielle.

Le 30 mai dernier, une centaine de combattants FDLR se sont rendus dans la localité de Kateku en présence de plusieurs personnalités de la communauté internationale et nationale invitées par les organisateurs de cette cérémonie de reddition.

Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, ce sont au total 1 400 rebelles rwandais qui seront concernés par ce processus de reddition.

Le 4 juin, le chef de la Monusco a lancé un dernier appel aux FDLR pour déposer les armes au risque d’y être contraint par les forces de la Monusco et l’armée congolaise.

« C’est la dernière chance maintenant de régler la reddition pacifiquement, de donner un peu de temps encore pour la reddition totale des FDLR. Un peu de temps, ça se compte en jours, ça ne se compte pas en semaines, ça doit être rapide », a-t-il fait savoir.

Les rebelles rwandais des FDLR sont présents dans l’Est de la RDC depuis deux décennies. Ils sont accusés de nombreuses exactions contre les populations civiles.

Au début de cette année, ces combattants ont annoncé avoir mis fin à leur lutte armée depuis le 30 décembre 2013.

Ils souhaitent que la communauté internationale obtienne du gouvernement rwandais la tenue d’un dialogue inter rwandais inclusif et sincère. Kigali a toujours refusé de discuter avec ces combattants.

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