Débat sur le travail des cambistes après un deuxième meurtre à Kinshasa

Des cambistes OEuvrant dans un coin de rue à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Au lendemain du meurtre d’un cambiste au cours d’un braquage à l’intendance de l’Université de Kinshasa, dans la commune de Lemba, le débat sur le lieu de travail des changeurs de monnaie a été relancé. C’est le deuxième meurtre de cambiste à Kinshasa en un mois. Ces changeurs de monnaie sont souvent la cible de bandits armés. La Banque centrale regrette qu’ils continuent à travailler dans la rue plutôt que dans des maisons de change. Pour le président de la Confédération des cambistes du Congo, la question qui se pose, c’est plutôt la capacité de la police à sécuriser la population.

Donat Lenghu explique que si les cambistes exercent leurs activités dans la rue, c’est suite à la suspension de leurs agréments décidés par l’Etat en 2001.

«Nous connaissons l’histoire de la profession. Les cambistes payaient les agréments. Ils avaient ouvert les bureaux de change à travers toute la ville de Kinshasa, même à l’intérieur du pays. Il y a eu une mesure du gouvernement, on a suspendu tous les agréments vers 2001 et on a augmenté la caution de l’agrément et les gens sont dans la rue», détaille-t-il.

L’obtention d’un agrément pour une maison de change atteint actuellement jusqu’à 3 500 dollars américains, révèle Donat Lenghu.

Il affirme que les cambistes ne peuvent pas supporter ce coût et les frais liés au loyer de la maison, vu la faible rentabilité de cette activité.

Pour Donat Lenghu, le problème se pose plutôt au niveau de la capacité des autorités à sécuriser la population.

«Ça relève de la compétence de l’Etat qui a la mission de sécuriser les personnes et leurs biens. Nous, nous sommes en train de travailler, lutter contre le chômage et chercher à lui donner le moyen de sa politique en payant les taxes», avance-t-il.

Après l’assassinat d’une cambiste à Kintambo-Magasin le 8 août dernier, le général Kanyama, commissaire provinciale de la police, ville de Kinshasa, avait reconnu l’existence de « cas isolés d’insécurité dans la ville».

Au cours de l’émission Dialogue entre Congolais de mercredi 13 août, dont il était l’invité, il avait indiqué que la police est à pied d’œuvre pour décourager les auteurs de ces actes.

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