L’Ouganda veut accorder un statut de réfugié politique aux ex-M23

Les rebelles du M23

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a annoncé qu’il accorderait le statut des réfugiés politiques à tous les ex-rebelles M23 qui se trouvent sur son territoire. Cette décision entrerait en application à partir du 12 décembre prochain, date marquant l’an 1 de la signature des déclarations de Nairobi. Le président ougandais l’a signifié au secrétaire exécutif de la Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL), Alphonse Ntumba Luaba.

Dans une interview accordée le même jour à Radio Okapi, le coordonateur national du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, Francois Muamba, a expliqué que l’Ouganda estimerait que le gouvernement congolais traine les pas dans l’accomplissement dans ses engagements pris à Nairobi.

Un prétexte que rejette François Muamba qui annonce deux missions gouvernementales à Kampala et à Kigali « pour tirer la situation au clair ».

« Si d’aventure, à partir du 12 les gens veulent jouer à autre chose, il faut que les choses soient claires que ce n’est pas parce que la RDC n’a pas honoré ses engagements quant à la mise en œuvre de ce qui a été signé le 12 décembre de l’année dernière », a affirmé François Mwamba.

La déclaration de Nairobi a été signée le 12 décembre 2013 au Kenya. Deux textes avaient été signés mettant fin aux pourparlers de Kampala. L’un a été signé par le M23 marquant la fin de sa rébellion. Et l’autre signé par Kinshasa avait marqué l’engagement de la RDC à mettre en place le programme de démobilisation, désarmement et réinsertion sociale des anciens rebelles et à présenter au Parlement congolais un projet de loi d’amnistie des éléments du M23.

« A ce stade, le gouvernement congolais a décidé d’envoyer deux missions à Kampala et à Kigali pour traiter de la question de récupération des armes puisque ces gens sont partis avec des armes », a affirmé François Mwamba.

Il a ajouté que cette délégation débattra aussi du rapatriement [de ces ex-rebelles].

« Nous avons dit que l’amnistie est individuelle, donc le rapatriement aussi est individuel. Donc, ces missions partent pour l’Ouganda aujourd’hui même mais pour le Rwanda c’est un peu plus compliqué mais ça va se faire en début de la semaine prochaine », a précisé le coordonnateur national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.

François Mwamba a indiqué que la RDC prend très au sérieux ce problème des ex-M23.

« Ça veut aussi dire que si quelqu’un veut nous attaquer, il doit chercher d’autres raisons que celles qui consisteraient à dire que je les ai attaqués parce qu’ils n’ont pas respecté leurs engagements », a-t-il poursuivi.

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