Déclarations de Nairobi: Kinshasa et le M23 s'accusent de «blocage»

François Muamba, coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, lors d’un point de presse le 7/11/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les trois documents contenant des engagements signés à Nairobi, au Kenya, pour mettre fin aux pourparlers de Kampala entre le gouvernement de la RDC et la rébellion du M23 totalisent une année ce vendredi 12 décembre. Ces engagements ne sont pas totalement honorés. Les deux parties se rejettent la responsabilité du «blocage» de ce processus. 

Même si le gouvernement congolais et le M23 avaient signé chacun sa déclaration séparément, il y a lieu de noter que les deux déclarations prises ensemble couvrent les onze points négociés et convenus entre les deux parties. Il s’agit notamment de:

  • la fin de la rébellion
  • l’ amnistie
  • les dispositions transitoires de sécurité
  • les libération des prisonniers
  • la transformation du M23
  • le retour et l’installation des réfugiés et des personnes déplacées internes
  • la réconciliation nationale et la justice
  • le mécanisme de suivi de mise en œuvre
  • la gouvernance et les reformes socioéconomiques
  • la démobilisation et réinsertion des ex-combattants du M23.

La troisième déclaration n’est autre que le communiqué final de la CIRGL et de la SADC saluant la conclusion de ces pourparlers et félicitant les parties pour le résultat.

Mais une année après, sur les onze points négociés, deux seulement sont honorés. Il s’agit de la fin de la guerre et l’amnistie, bien que cette question d’amnistie divise encore les deux parties. 

Pendant que le M23 accuse constamment le gouvernement congolais de mauvaise foi dans la mise en œuvre des engagements pris à Nairobi, Kinshasa rejette la responsabilité du blocage du processus à l’ex-mouvement rebelle.

François Muamba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi, accuse:

«Ce processus a connu un boccage dû à Monsieur Abandi et à son ex-mouvement. Parce que ces gens qui viennent à Goma tout le temps, nous le savons, maintenant qu’on [leur parle du] rapatriement, on dit : ‘venez à Kinshasa en transit et en suite à Kamina’, ils commencent à poser des problèmes soit-disant de sécurité.»

Pour François Muamba, les ex-rebelles du M23 seraient en insécurité «à Goma où ils ont commis des forfaits» et non à Kinshasa.

Ecoutez-le:

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La plupart de ces ex-rebelles du M23 ont trouvé refuge au Rwanda et en Ouganda après leur défaite en novembre 2013.

La question de leur rapatriement divise toujours les dirigeants de l’ex-mouvement rebelle et le gouvernement congolais.

L’Ouganda a annoncé qu’il accorderait le statut de réfugié politique à tous les ex-rebelles M23 qui se trouveraient encore sur son territoire au 12 décembre.

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