RDC: réactions de la classe politique au discours de Joseph Kabila

Le président Joseph Kabila devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès le 14/12/2014 au palais du peuple à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Lors de son discours sur l’état de la nation du lundi 15 décembre devant le Congrès, le président de la République a abordé plusieurs questions d’intérêt national notamment la sécurité dans l’Est du pays, les tâches assignées à la nouvelle équipe gouvernementale, les prochaines élections ainsi que les questions économiques et sociales. Au sein de la majorité présidentielle, on estime que Joseph Kabila a répondu aux attentes de la population. Mais pour les opposants, «il n’a pas touché aux problèmes cruciaux de la RDC.»

L’allocution de Joseph Kabila a été naturellement applaudie par sa famille politique. Pour les députés nationaux et autres autorités de la majorité présidentielle, Joseph Kabila a répondu aux désidératas de la population.

Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, explique:

«Le discours a été total est global, parce qu’il ramassé les aspects liés à la sécurité de la République de laquelle dépend toute activité de développement, mais également, au niveau politique le chef de l’Etat a clairement indiqué que les élections dans ce pays sont incontournables. Etant donné qu’il est l’initiateur de ce processus de démocratisation depuis 2006, il tient à ses promesses. Et il a confirmé que la Ceni [va] organiser les élections dans les jours à venir.»

Dans cet extrait sonre, Julien Paluku revient sur les aspects sociaux de ce discours:

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«Un discours déconnecté…»

Dans le camp de l’opposition, le sentiment est plutôt celui de l’inachevé. Pour les opposants, le chef de l’Etat a parlé sans pour autant toucher aux problèmes cruciaux de la RDC.

«Sur les grandes questions aujourd’hui – c’est la régularité du cycle électoral, c’est la non-révision de la constitution, c’est la tenue des échéances [électorales] en 2016 – sur ces questions le président la République n’a pas apporté d’éléments de réponses», a déclaré Delly Sessanga, député national de l’opposition.

En escamotant les vrais questions et problèmes des Congolais, le chef de l’Etat énerve la population, a estimé un autre député de l’opposition, Franck Djongo.

Il soutient que le chef de l’Etat a prononcé «un discours déconnecté des réalités» du pays:

«Le point principal sur lequel les Congolais attendaient la réponse [de Joseph Kabila], c’est sa position claire sur la révision constitutionnelle et sur la fin de son mandat. Il est resté évasif et il a dilué cette question en des termes aux contours flous et ambigus

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Delly Sessanga a également déploré qu’il ait eu, dans le même discours, «beaucoup d’incises notamment à l’égard de la communauté internationale qui nous aide depuis de bien longues années [...] La posture souverainiste n’est pas là pour défendre réellement cette indépendance nationale. Je crois que nous sommes dans un monde de coopération et ce ton me paraît assez fort.»

Ce discours du chef de l’Etat tombe à point nommé, au moment où on parle du départ progressif des militaires de la Monusco, a indiqué pour sa part François Katende, député de la majorité. Pour lui, le nombre actuel des casques bleus de la mission onusienne est excessif. On devrait réduire ces effectifs et renforcer les capacités de l’armée et de la police nationales, selon la même source.

Devant les députés et sénateur réunis en Congrès, Joseph Kabila, tout en regrettant les violences à répétition à l’Est du Congo et particulièrement  dans la ville de Beni, a affirmé sa volonté d’y mettre fin.

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Le président de la République a rappelé la mission assignée au gouvernement Matata II. Il s’agit notamment de l’application des résolutions des concertations nationales et l’amélioration des conditions de vie des populations.

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