Abdallah Wafy : «On ne maintient pas l'ordre avec des chars de combat»

Le général Abdallah Wafy, représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies chargé des opérations de l’Est de la RDC lors de la conférence de l’Onu le 21/01/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

«Seule la Police nationale est habilitée à maintenir l’ordre public et non l’armée, ni la garde républicaine», a déclaré le Général Abdallah Wafy, chef adjoint de la Monusco, mercredi 21 janvier au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies à Kinshasa. Ce dernier s’exprimait au sujet des actes de violence enregistrés à Kinshasa et dans certaines villes du pays autour du débat sur le projet de loi électorale au Parlement congolais.

«En ce qui concerne les forces habilitées à assurer l’ordre public, conformément à la loi congolaise, seule la police nationale est compétente, seule la police nationale est formée et équipée, y compris avec des moyens non létaux, pour maintenir l’ordre public», a-t-il expliqué.
Selon lui, ce rôle ne revient ni à l’armée, encore moins à la garde républicaine qui, selon lui, «n’a pas compétence, n’a pas vocation, n’est pas formée et n’est pas équipée pour le faire».
Le général Abdallah Wafy craint que, si cela devrait persister, il est à craindre qu’il y ait de plus en plus de perte en vies humaines.
«On ne maintient pas l’ordre avec des forces armées, on ne maintient pas l’ordre avec des chars de combat», a-t-il martelé.
La ville de Kinshasa connait depuis lundi 19 janvier des manifestations, à l’appel de l’opposition, contre le vote au Parlement de la nouvelle loi électorale.
Ce texte prévoit que les élections à venir soient subordonnées au recensement général de la population. L’opposition soupçonne une manœuvre du pouvoir de se maintenir aux affaires au-delà de 2016.
Dans un communiqué publié mardi 20 janvier à Kinshasa, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler avait déploré «les morts et les blessés suite aux incidents qui se sont produits la veille à la suite des violentes manifestations, et l’usage de la force létale par les forces de sécurité qui s’en est suivi».
Selon Martin Kobler, «l’usage de la force par les forces de l’ordre doit toujours être proportionné, imposé par la nécessité, et en dernier recours.»​
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