Nord-Kivu : nouvelles manifestations à Goma contre la loi électorale

Une vue aérienne de la ville de Goma, 26/06/2009.

Pour le cinquième jour consécutif, des manifestations ont été organisées ce vendredi 23 janvier à Goma contre la nouvelle loi électorale qui a été adoptée au Sénat dans la mi-journée. Dans la partie Ouest de la ville, la situation a été tendue notamment sur l’axe Katindo-Ndosho. La veille, des affrontements ont également opposé les policiers aux étudiants de l’Université de Goma qui protestaient contre la révision de la loi électorale.

Ce vendredi, les habitants du quartier Ndosho sont descendus dans la rue tôt dans la matinée. Ils ont placé des barricades sur l’axe Ndosho-Sake alors que d’autres brûlaient des pneus sur cette voie qui mène à Masisi.

La tension était également perceptible sur l’avenue appelée « entrée ULPGL » (Université libre des pays des Grands-Lacs).

Certains manifestants protestaient contre les arrestations de certaines personnes qui ont manifesté jeudi.

Au centre-ville, la situation était plus calme. Les activités avaient repris: banques, magasins et plusieurs autres commerces ont rouvert leurs portes.

Les manifestations de jeudi ont causé de nombreux dégâts dans la ville de Goma. Une grande partie du marché Alanine au quartier Himbi est partie en fumée. Plusieurs autres bureaux administratifs, dont le bureau des quartiers Katoy et Mabanga, ont été aussi incendiés.

Le bilan humain des manifestations n’est pas encore clairement établi. Les services de la Protection civile ont dénombré 2 morts. D’autres sources avancent le bilan d’au moins 5 morts dont un élève de 10 ans, tué par balles sur la route Katindo-Mugunga.​

Peu avant midi, le Sénat a voté à Kinshasa la loi électorale, en prenant soin de supprimer le recensement et l’identification de la population comme préalables à l’organisation des scrutins comme le prévoyait le texte de l’Assemblée nationale.

Les amendements du Sénat devraient permettre d’éviter le “glissement du calendrier électoral” au-delà de 2016, comme le redoutaient les opposants. Une commission paritaire mixte Sénat-Assemblée nationale doit tout de même siéger pour que les deux chambres harmonisent leurs vues notamment sur l’article 8 controversé.

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