RDC: la milice FRPI intensifie les exactions contre les civils à Irumu

La Prison centrale de Kangwayi, en territoire de Beni (Nord-Kivu) après une attaque des miliciens Maï-Maï. Ph/Radio Okapi

Les exactions des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) contre la population civile s’amplifient au sud du territoire d’Irumu (Province Orientale). Des cas de viol, des meurtres, des pillages commis par ces hommes armés sont enregistrés chaque semaine à travers plusieurs villages, ont indiqué mercredi 8 avril de nombreux habitants de cette contrée. L’usage de la force pour mater ces miliciens a démontré ses limites, selon des ONG locales, qui exigent tout simplement la relance d’un processus de négociations avec la milice.

Les FARDC, appuyées par la Monusco, ont délogé au mois de janvier dernier les miliciens du village d’Aveba. Depuis lors dans ce village situé à environ 80 km au Sud de Bunia, certains habitants affirment n’avoir jamais recouvré la paix et la sécurité.

De retour d’Aveba, Sylvain Agenworoth, porte-parole du parti politique UPC, a témoigné:

«J’étais à Aveba, arrivé à 16 heures, j’ai parlé avec une famille qui m’a dit : ‘c’est maintenant le moment dangereux, où les oreilles doivent être dehors. De fois on doit vider des maisons pour aller dormir en brousse’. L’insécurité est grave !»

A la question de savoir où les miliciens de la FRPI ont installé leur base, à partir de laquelle ils lancent leurs attaques contre la population civile, le général Jean-Pierre Bongwangela, commandant de la 32 è région militaire des FARDC, a précisé:

«Ce sont des groupuscules des FRPI, ils n’ont pas de QG (Quartier général), ils n’ont pas quelque part où on peut les localiser, comme état-major. Ils se cachent dans la population.»

Dans ces conditions, le député Wilson Adirodu suggère un processus de désarmement volontaire à travers la Monusco pour mettre fin aux actes criminels commis par ces miliciens contre la population civile.

«Il y a beaucoup de ces miliciens qui veulent sortir, mais qui ne veulent pas obligatoirement aller dans l’armée », a-t-il indiqué.

Son point de vue est également partagé par de nombreuses organisations locales de défense des droits de l’homme, qui plaident aussi pour la reprise du dialogue entre Gouvernement et la FRPI.

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