Expulsions de Brazzaville : Kinshasa poursuivra des pourparlers avec la République du Congo

Les expulsés de Brazzaville dans leur nouveau site d’accueil aménagé à Maluku dans la périphérie est de Kinshasa, le 15 mai 2014. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Le gouvernement congolais « poursuivra jusqu’au bout des pourparlers avec la République du Congo », avant de prendre une décision responsable, a affirmé vendredi 3 juillet le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende. Il réagissait au rapport d’Amnesty international publié la veille, qui a noté l’expulsion d’au moins 179 000 ressortissants de la RDC du Congo Brazzaville. Cette ONG a aussi invité les autorités de la République du Congo à mettre fin à ces expulsions et à enquêter sur les allégations de violations des droits humains commises dans le cadre de cette opération.

Pour Amnesty international, ces expulsions pourraient constituer des crimes contre l’humanité.
Lambert Mende a reconnu qu’il s’est passé « des choses inacceptables lors de ces expulsions ».
« Nous en avons parlé avec nos voisins lors de toutes les commissions mixtes qui nous ont mis ensemble à Kinshasa et à Brazzaville. Nous avions même annoncé la mise en place d’une structure au ministère de l’Intérieur qui devrait recevoir des plaintes des victimes pour nous permettre de diligenter des actions auprès de la justice, congolaise (Brazzaville), d’ici et même internationale », a déclaré Lambert Mende.
Il a indiqué que les procédures qui ont commencé vont se poursuivre jusqu’au bout.
« Amnesty international n’est pas une structure officielle du gouvernement de ce pays. Nous avons déjà mis en marche des procédures. Nous n’avons pas attendu Amnesty international pour cela », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Plusieurs témoignages ont fait état des violences que les Congolais de la RDC auraient subies pendant cette opération d’expulsion initiée par Brazzaville en 2014.
Le gouvernement de la RDC avait exigé l’ouverture d’une enquête sérieuse sur ces allégations de violations de droits de l’homme. Brazzaville a toujours nié ces allégations, estimant que les expulsés font « de faux témoignages ».​