Hydrocarbures: le gouvernement favorable à l’arrivée de grands pétroliers

Les ressources pétrolières congolaises profitent peu aux populations congolaises, selon Global Witness

La RDC attend des "majors" du pétrole, l'apport des devises et de nouveaux emplois.

L’italien Eni Oil Holding, 6e dans le monde, va désormais exploiter le bloc pétrolier Ndunda du Bas-Congo avec 55% contre 30% pour l’ancien propriétaire, Surestream, et 15% pour Cohydro, la Congolaise des hydrocarbures. Cela fait l’affaire du gouvernement congolais, favorable à l’arrivée dans ce secteur des «majors», les grands pétroliers du monde. Célestin Mbuyu, ministre des Hydrocarbures, l’a souligné jeudi à cette occasion.

Eni est donc le premier major pétrolier à s’intéresser à la RDC depuis le départ de Chevron dans les années 70.

Le ministre Mbuyu attend de l’arrivée sur le marché congolais de grands pétroliers, des devises, la création de nouveaux emplois, la formation des nationaux et surtout, de faire passer le pays dans le premier rang des pétroliers africains.

Il l’a dit à Radio Okapi:

«Des sociétés comme Eni ont d’abord les moyens pour la pré exploration, c’est-à-dire, savoir déterminer avec précision les réserves qui se retrouvent en place. Elles ont la capacité financière de passer au forage et de dire: nous allons utiliser telle technique qui est moderne et qui va raccourcir le temps pour obtenir le pétrole qu’il faut.»

Mais, au pays, Cohydro ne veut pas jouer aux seconds rôles.

«Il faut nous laisser quelques blocs», revendique son patron Zéphyrin Tshibambe.

«Il est juste important que le gouvernement nous fasse confiance. Parce que nous pouvons nous aussi, avec un minimum d’investissement, réaliser le même travail qui est attendu des autres. A la différence, tout ce que Cohydro pourra faire, ce sera au bénéfice du gouvernement,» a-t-il déclaré.

Le potentiel pétrolier en RDC est énorme mais n’est pas certifié. Le lac Tanganyika, non exploité, contiendrait, à lui seul, 20 milliards de barils.

Trois fois plus que le lac Albert, selon le ministère des Hydrocarbures.