Mbandaka: négociations entre le gouverneur et les exploitants forestiers, un échec


Les ONG plaident pour la révision du code forestier congolais

Le gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende, a exprimé aux exploitants forestiers, vendredi 7 août à Mbandaka, son souhait d’une meilleure redistribution des ressources générées dans cette province. Pas de compromis entre les deux parties.

Le gouvernement provincial veut renégocier les contrats qui lient les exploitants forestiers et les communautés locales.

Il met l’accent sur deux points jugés essentiels:

  1. le respect des délais de paiements des taxes et redevances,
  2. la construction des infrastructures de base, telles que les hôpitaux, écoles, routes de desserte agricole.

Lors de la rencontre de vendredi à Mbandaka avec les exploitants forestiers venus de Kinshasa, le gouverneur Baende n’a pas mâché ses mots.

Il estime que l’exploitation des forêts ne profite que très peu aux populations de l’Equateur:

«Le constat est amer: pas de bureaux viables, pas de construction d’infrastructures scolaires et hospitalières viables, très peu de routes d’intérêt local ou provincial aménagées, non respect de normes en matière de coupe, non reboisement des espaces exploités, paiement irrégulier des taxes dues à la province.»

Dans leur réponse au gouverneur provincial, les exploitants forestiers soutiennent qu’ils ne font que respecter les cahiers des charges qui avaient été négociés depuis 2007 avec les communautés locales.

Dès lors, ils estiment non fondée la demande du gouvernement provincial.

Le président de la Fédération nationale des industriels de bois en RDC, Gabriel Mola Motya, a martelé:

«Moi, j’ai trouvé que cela est un non-sens. A votre niveau, si vous voulez qu’on fasse ça, écrivez, noir sur blanc, qu’à partir d’aujourd’hui vous prenez une loi (NDLR: selon laquelle), l’exploitant forestier doit faire le développement.

L’exploitant s’acquitte de ses obligations, quitte à l’Etat de prendre ses responsabilités. Qu’est-ce que vous reprochez aux exploitants forestiers ?»

Selon les dernières informations, les négociations ne sont pas rompues, mais c’est à Kinshasa qu’elles vont se poursuivre.