RDC: Comprendre le groupe armé M23-Irin

Pour le profane, l’émergence du groupe armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) peut sembler insignifiante. N’est-ce pas là qu’un groupe d’hommes armés parmi tant d’autres, contrôlant quelques kilomètres carrés de savane dans un pays grand comme l’Europe de l’Ouest ?

« Ce [M23] représente un changement de configuration et une évolution qu’il faut prendre au sérieux. [Ce mouvement] a déplacé plus de 200 000 personnes depuis avril, » a dit à IRIN Rupert Colville, un porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en poste à Genève.

Fin mars 2012, le général Bosco Ntaganda, commandant dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a mené une mutinerie de 300 à 600 soldats, qui manifestaient ainsi leur mécontentement face au non-paiement de leurs soldes et à leurs mauvaises conditions de vie.

M. Ntaganda (surnommé « terminator ») avait été inculpé pour crime de guerre par la Cour pénale internationale (CPI) en 2006. Le 3 mai 2012, le colonel Sultani Makenga a fomenté une révolte apparemment distincte. Les deux hommes étaient pourtant membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une milice créée en RDC par Laurent Nkunda avec le soutien du Rwanda voisin, avant qu’elle ne soit intégrée aux FARDC dans le cadre de l’accord de paix du 23 mars 2009.

M. Makenga aurait nié tout lien entre les deux mouvements. Pourtant, selon les analystes, ces deux mutineries, condamnées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, pourraient avoir été déclenchées en réaction à des indications selon lesquelles le président de la RDC, Joseph Kabila, était sur le point d’honorer ses obligations envers la CPI en arrêtant M. Ntaganda.

M. Colville a rapporté que de « sérieuses allégations » d’atrocités pesaient sur le haut commandement du M23, dont le nom fait référence à la date de l’accord de paix de 2009. Selon lui, c’est pour cette raison que la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a « mentionné le nom des responsables, contrairement à ses habitudes … Elle a mis en garde contre les dangers du M23. » Lire la suite sur irinnews.org