Burundi: l'ONU s'inquiète des représailles après le coup d'Etat manqué

Des manifestants à Bujumbura, la capitale du Burundi mercredi 13 mai, à l’annonce de la destitution du président Nkurunziza par le général putschiste Godefroid Niyombare. Capture d’écran YouTube

L’ONU s’inquiète des risques de représailles au Burundi à la suite du coup d’Etat manqué et souhaiterait que le respect des droits de l’homme soit davantage surveillé dans le pays, a indiqué vendredi le porte-parole adjoint des Nations unies Farhan Haq.

“Nous avons certainement des inquiétudes à propos des droits de l’homme, des risques de représailles et d’attaques revanchardes”, a-t-il déclaré. “Nous soutiendrons les efforts pour renforcer une présence liée aux droits de l’homme au Burundi”.

A la demande du gouvernement burundais, l’ONU a fermé en décembre dernier sa mission politique au Burundi (Bureau des Nations unies au Burundi), après 20 ans de présence, mais y maintient du personnel dont le nombre pourrait augmenter.

Selon le porte-parole, l’émissaire de l’ONU Saïd Djinnit est rentré à Bujumbura vendredi et le secrétaire général Ban Ki-moon espère parler au président burundais Pierre Nkurunziza “dans les prochains jours”.

“Nous espérons que le président Nkurunziza va mener un processus de réconciliation et de dialogue”, a ajouté M. Haq.

M. Ban, a-t-il indiqué, s’est entretenu par téléphone vendredi avec le président kenyan Uhuru Kenyatta pour inciter “les dirigeants de la région à se joindre aux efforts pour résoudre cette crise”.

M. Ban lui a indiqué “qu’il faut éviter les représailles et la vengeance, respecter la légalité et les droits de l’homme, et que les Burundais doivent être en mesure d’exercer pleinement leur droit à la liberté d’expression et de rassemblement”.

Toujours selon le porte-parole, M. Djinnit va travailler avec l’Union africaine et la Communauté d’Afrique de l’Est pour “soutenir un processus de dialogue susceptible de créer les conditions pour tenir des élections pacifiques et crédibles”.

De leur côté, les Etats-Unis ont averti vendredi qu’un éventuel troisième mandat du président burundais “attiserait” l’instabilité politique dans le pays.

Le département d’Etat a également mis en garde Bujumbura contre le risque de “violences en représailles” envers le groupe de putschistes.

La tentative de coup d’Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare s’est soldée vendredi par un échec, la reddition de certains des meneurs et la fuite d’autres.

Mais dès vendredi matin, les manifestations d’opposition à un troisième mandat du président Nkurunziza ont repris dans la capitale.

Rentré à Bujumbura, le chef de l’Etat a établi vendredi un lien entre le groupe de putschistes et les “soulèvements en cours”, une référence aux manifestations d’opposants à sa candidature à un troisième mandat présidentiel.

Avec l’AFP.