Uvira : les responsables des prisons déplorent le non-respect des droits des détenus

Des détenus de la prison centrale de Bunia prennent d'assaut les toits de la maison carcérale, afin de révendiquer leurs mauvais traitements; ce samedi 2 janvier 2016. Radio Okapi/Ph. Jean Claude Loky.

Les responsables des établissements pénitentiaires d’Uvira  déplorent de longues détentions préventives ne respectant pas les droits des détenus et le non-respect  des règles internationales relatives aux droits des prisonniers. Ils l’ont fait savoir ce jeudi à la clôture d’un atelier de formation organisé par la Monusco et la division provinciale de la justice sur la gestion des incidents en milieu carcéral.

A la prison centrale Mulunge du district d’Uvira notamment, plusieurs prévenus croupissent en prison sans être jugés, a reconnu Emmanuel Amisi Kabwe, directeur de cette prison. Il affirme avoir beaucoup appris de cette formation, surtout en ce qui concerne les droits des prisonniers.   

«On nous dit qu’après 48h, si on a informé le procureur de la république et il n’a pas réagi à une irrégularité, on prend la personne et puis on l’achemine soit au parquet militaire ou soit au parquet de grande instance. Cela m’a beaucoup ravi, parce que ce sont des problèmes que nous rencontrons chaque fois à la prison », a-t-il déclaré.

Les responsables des prisons d’Uvira dénoncent également des interférences qu’ils subissent de la  part des instances judiciaires militaires dans l’exercice de leur travail.

«Quelque fois il y a des polémiques entre nous et la police et l’auditorat surtout sur la régularité des pièces de détention. Et de ce que j’ai appris aujourd’hui, je suis très content», a lancé un autre responsable d’une prison d’Uvira.

Et pour éviter des cas d’évasion, les gérants des maisons carcérales d’Uvira plaident carrément pour la construction de nouvelles prisons répondant aux standards internationaux.

Au total, 97 prisonniers se sont évadés en l’espace d’un mois dans quatre prisons du Sud-Kivu dont Kamituga, Bukavu, Fizi et Uvira, renseignent des sources judicaires locales.

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