L'Avenir: « Présidentielle 2018: Bemba, Muzito éliminés, Badibanga et Ifoku repêchés »

 
Revue de presse du mardi 4 septembre 2018
 
Les journaux kinois reviennent ce matin sur l'invalidation définitive, par la Cour constitutionnelle des candidatures de Bemba et Muzito et la réhabilitation de Badibanga et Ifoku.
 
Après que la CENI a déclaré irrecevables les candidatures à la présidentielle du 23 décembre 2018 de Jean-Pierre Bemba et d’Adolphe Muzito, nombreux sont les observateurs politiques qui ne leur accordaient aucune chance au niveau de la Cour constitutionnelle, commente L'Avenir.

Au sujet du sénateur Jean-Pierre Bemba, indique le journal, le juge constitutionnel, lors d’une audience retransmise sur la chaîne nationale, a confirmé son inéligibilité au regard notamment du fait que la subornation des témoins est une circonstance aggravante dans l’infraction de corruption.
 
Les juges ont donné raison à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui avait rejeté la candidature du sénateur en raison de sa « condamnation par la Cour pénale internationale », en mars 2018, dans une affaire annexe de subornation de témoins, rappelle Actualite.cd.
Abondant dans le même sens, le ministère public avait demandé dans son réquisitoire, vendredi dernier, à la Cour constitutionnelle de déclarer irrecevable la requête du candidat du Mouvement de libération du Congo (MLC).
 
C’était la douche froide dans les camps du président de MLC dont les partisans s’attendaient à une décision contraire, commente Le Phare.

Contrairement à la note de plaidoirie de ses avocats, déposée devant cette instance le 1er septembre, selon laquelle la subornation de témoins n’existerait pas dans la nomenclature des causes d’inéligibilité des candidats énoncées à l’article 10 de la loi électorale, la Cour constitutionnelle a fait savoir que le Code pénal congolais, révisé en 2005, régit la matière et la considère comme une « circonstance aggravante » de l’acte de corruption, détaille le quotidien.
 
Pour le MLC, indique Cas-Info.ca, l'exclusion de Jean-Pierre Bemba de la présidentielle traduit la « peur d’un candidat populaire ». Le site web qui cite Eve Bazaiba, secrétaire générale de ce parti, fait remarquer pour sa part que la RDC est tombée très bas avec ce genre d’analogie de crime de subornation et corruption pour « crucifier la candidature de Jean Pierre Bemba à la présidentielle du 23 décembre 2018 ».
 
Le même sort a été réservé à Adolphe Muzito , renseigne Forum des As. La Cour lui reproche le conflit d’intérêt avec le parti politique PALU, dont il est encore député national, alors qu’il s’est présenté sous le label UREP, une autre plateforme, qui n’a rien à voir avec le PALU, regrette le tabloïd.

Adolphe Muzito, l’héritier d’Antoine Gizenga ne pourra plus défendre son programme de redressement économique de la RDC, constate Le Potentiel. Parce qu’il est définitivement écarté de la course présidentielle, conclut le quotidien.
 
Samy Badibanga et Marie-José Ifoku rentrent dans la course, indique pour sa part La Prospérité. La requête de l’ex-Premier ministre Samy Badibanga, a été déclarée « recevable et fondée ». Samy Badibanga qui a affirmé et prouvé qu’il bénéficie d’un arrêté ministériel signé par le ministre de la Justice dans lequel il a recouvré sa nationalité congolaise a eu finalement raison contre l’avis de la CENI, renseigne le tabloïd.
 
L’unique candidature féminine à l’élection présidentielle, celle de Marie-José Ifoku invalidée par la CENI pour les mêmes raisons que Samy Badibanga, est également repêchée, rapporte le journal.
 
Jean-Paul Moka et Antoine Gizenga connaîtront leur sort ce mardi, conclut La Prospérité qui rappelle que ces décisions définitives des experts du droit constitutionnel congolais ne sont susceptibles d’aucune voie de recours.