Au moins trente personnes ont été tuées à Goma au cours des deux dernières semaines, soit du 25 avril au 10 mai. Le rapport « Goma Hebdo » établi par des conseils communaux de la jeunesse des communes de Goma et Karisimbi il y a quelques jours, qualifie la situation de « inquiétante et alarmante ».
Le cas de criminalité le plus récent, au chef-lieu de la province du Nord-Kivu, remonte à la nuit du jeudi au vendredi 16 mai, avec les meurtres d’un chef d’avenue et d’un chef de bloc de dix maisons dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville, rapportent les conseils communaux de la jeunesse des communes de Goma et Karisimbi.
Ces deux responsables locaux, Safari et Mubano, ont été abattus vers 20h alors qu’ils tentaient de protéger leurs administrés, les assaillants armés ayant tiré à bout portant avant de s’enfuir en abandonnant deux armes sur place.
Le rapport « Goma Hebdo » fait état de quinze personnes tuées par balles, neuf corps découverts sans vie, trois cas de justice populaire et deux suicides, ainsi que de nombreux blessés, uniquement sur cette période de deux semaines. La commune de Karisimbi est particulièrement touchée, notamment dans les quartiers Mugunga, Ndosho, Kasika, Mabanga Sud et Bujovu.
Ces violences sont attribuées par les jeunes locaux, à des présumés rebelles du M23, à des évadés de la prison centrale de Munzenze et à certains membres du groupe armé Wazalendo.
Depuis l’occupation de Goma par le M23 fin janvier 2025, la criminalité s’est intensifiée, avec une recrudescence des meurtres, des vols armés, des actes de justice populaire et une circulation incontrôlée des armes légères, dans un contexte d’impunité, selon plusieurs organisations.
Les habitants vivent dans un climat de peur permanent, aggravé par l’absence de réponse sécuritaire efficace et la multiplication des exactions, y compris des pillages et cambriolages nocturnes.
Le rapport « Goma Hebdo » indique que plus de cent maisons ont été également cambriolées pendant la même période, par des hommes armés en tenue militaire.