Les réactions fusent au lendemain de la levée des immunités parlementaires et l’autorisation des poursuites judicaires contre le sénateur à vie et ancien président de la République Joseph Kabila. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) condamne et dénonce ce vendredi 23 mai, ce qu’il qualifie de « parodie de procédure et l’acharnement » contre son autorité morale.
Pour Ferdinand Kambere, secrétaire permanant adjoint du PPRD, non seulement les accusations faites contre Joseph Kabila sont fausses, mais selon lui, cette décision du Sénat viole la loi. En revanche, l’Union sacrée soutient que la procédure a été respectée et l’ancien président devra répondre de ses actes devant la justice qui l’accuse de crimes de guerre et complicité avec la rébellion de l’AFC/M23.
Selon le PPRD, le sénateur à vie, ancien président de la République et les sénateurs élus n’ont pas le même régime pénal, explique Ferdinand Kambere :
« C’est une honte pour ce Sénat qui devrait être considéré comme une chambre haute. Alors ce tripatouillage, ces violations de notre Constitution et de nos lois et leur propre règlement intérieur, en réalité est une preuve que c’est vraiment un acharnement. Lorsque vous y ajoutez cette précipitation dans laquelle ils ont envoyé une invitation pour 24 heures. Même s’il devait répondre, vraiment, ils savent bien qu’il était à l’étranger, quelle précipitation ? Et tout ce qui a été dénoncé comme monnayage de la volonté des sénateurs pour la République. C’est eux qui ont ramené le M23, c’est eux qui ont des accords avec le Rwanda, c’est eux même aujourd’hui qui continuent à discuter avec le M23 alors qu’ils disaient que c’était une ligne rouge, ils disaient que pour une moindre escarmouche, ils vont neutraliser Kagame, non » ?
De son coté, Prince Epenge, porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka affirme que la levée des immunités de Joseph Kabila est une erreur : « On pourrait penser que l’ex président Joseph Kabila ne récolte que ce qu’il a semé, mais dans ce contexte de trouble, nous préférons le dialogue au lieu de la confrontation. Kengo avait sauvé l’ancien régime avec un mot, Sama vient par manque de courage, enfonce le pays dans l’incertitude » dénonce ce collaborateur de Martin Fayulu. Par contre, l’Union sacrée de la nation, la coalition qui soutient le président Félix Tshisekedi, soutient qu’aucune loi n’a été violée. Pour Mfumu Ntoto, l’un de ses communicateurs, l’ancien Président de la République doit être poursuivi car il a tenu des déclarations incendiaires légitimant les revendications du M23 et annonçant son retour au pays par la partie occupée par la rébellion.