« La paix en République démocratique du Congo demeure en grande partie une promesse. Il y a des écarts entre les progrès que nous constatons sur papier et la réalité que nous observons sur le terrain, qui continue d’être marquée par la violence », a déclaré Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, mardi 30 septembre 2025 devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
La paix tarde à se concrétiser dans ce pays, a déploré la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, présentant le rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation de la RDC.
Baisse de financements
Elle a déploré « l’écart persistant entre les décisions du Conseil de sécurité et la réalité sur le terrain » en RDC.
Bintou Keita a ainsi appelé le Conseil de sécurité et tous les partenaires à faire advenir un cessez-le feu permanent et un accord de paix durable, « qui jetteront les conditions de stabilité dans l’Est de la RDC. Il n’y qu’à ce moment que les engagements pourront être traduits en véritables progrès pour la population ».
La forte baisse du financement humanitaire a encore exacerbé les difficultés rencontrées sur le terrain.
« Au 8 septembre, le Plan de réponse aux besoins humanitaires pour 2025, d’un montant de 2,54 milliards de dollars et destiné à aider 11 millions de personnes, restait gravement sous-financé, à hauteur de 14,8 %, soit un déficit de 60 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. Parallèlement, le montant révisé du financement jugé prioritaire, qui s’élève à 1,25 milliard de dollars et cible 6,79 millions de personnes les plus vulnérables, reste-lui aussi gravement sous-financé », selon le rapport.
Solution négociée
La cheffe de la MONUSCO a par ailleurs salué les pourparlers dans lesquels les parties au conflit se sont engagés, notamment à travers les processus de Doha et de Washington.
« Toutefois, la paix tarde à se concrétiser en République démocratique du Congo. Depuis juin, la MONUSCO a comptabilisé 1087 civils tués lors d’actes de violences en Ituri et au Nord-Kivu », a déploré Bintou Keita.