Un drame sur fond de tensions communautaires a secoué la commune rurale de Bokoro, dans le territoire de Kutu (province du Mai-Ndombe), dans la nuit du 6 au 7 octobre. Deux personnes, dont une femme pygmée, ont été tuées et une centaine de maisons appartenant aux peuples autochtones ont été incendiées par des membres de la communauté bantoue.
À l’origine des violences : un meurtre passionnel. Un homme autochtone a abattu un bantou qu’il a surpris en flagrant délit d’adultère avec sa femme. Ce geste a déclenché une vague de représailles violentes.
Selon le gouverneur de la province, Lebon Nkoso Kevani, qui s’est rendu sur place mardi pour évaluer la situation, plusieurs personnes ont été blessées et de nombreux autochtones ont fui vers la forêt pour échapper aux violences.
« Le pygmée a surpris sa femme en flagrant délit d’adultère et a immédiatement tiré sur l’homme, un bantou, qui a succombé à ses blessures. Les représailles ont été brutales. Certains pygmées ont été lynchés. C’est une situation alarmante », a déclaré le gouverneur.
Appel au calme et à la réconciliation
Le gouverneur appelle les deux communautés à la tolérance et au dialogue. Il a annoncé des rencontres séparées avec les notables des deux camps pour apaiser les tensions.
« Nous appelons les pygmées réfugiés dans la forêt à sortir pour que nous puissions échanger avec eux. Il y a un début d’apaisement, mais nous devons garantir leur protection dans notre province », a-t-il ajouté.
Lebon Nkoso Kevani était accompagné du président de l’assemblée provinciale et du commissaire provincial de la Police nationale congolaise du Mai-Ndombe lors de sa descente à Bokoro.