Les déplacés désertent le site de Kigonze à la suite des bouclages

Près de 70 % des déplacés du site de Kigonze en Ituri ont quitté le camp pour se réfugier dans les habitations environnantes. Beaucoup ont passé la nuit dehors, sous les arbres ou sur les vérandas des habitants, par peur d’être arrêtés lors des bouclages menés régulièrement par les services de sécurité. Environ 80 déplacés ont été interpellés ces deux derniers mois, dont une vingtaine déjà relâchée. 

Le site de Kigonze abrite normalement près de 17 000 déplacés, dont une majorité d’enfants en âge scolaire. Après le bouclage mené dans la nuit de dimanche à lundi 8 décembre par les FARDC, 38 personnes soupçonnées de collusion avec la milice CRP de Thomas Lubanga ont été arrêtées. Environ 70 % des déplacés ont alors fui le site. Vingt-cinq autres déplacés, arrêtés dans les mêmes circonstances le mois dernier, sont toujours détenus à l’état-major des FARDC à Tsere.

Cette série d’interpellations alimente la peur et transforme progressivement le site en un lieu «invivable" par ses occupants, qui préfèrent chercher refuge ailleurs. 

Selon les gestionnaires du site, ces déplacés vivent désormais dans des conditions très précaires, exposés aux intempéries. Ils sont installés sous les arbres ou devant les maisons de riverains. Cette situation fragilise davantage leurs moyens de résilience déjà très limités, ont-ils poursuivi.

Cette tension préoccupe aussi les autorités locales, notamment les chefs d’avenue du quartier Mudzi-Pela, qui se sont réunis lundi. Le but de la rencontre consistait à concilier le caractère civil du site avec les impératifs de sécurité; alors que ce camp est considéré par certains services comme une repère potentielle des criminels. 

Jusqu'à lundi soir, aucune communication des autorités compétentes n'a été faite à ce sujet.

 

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