La Prospérité : « Matata : l’interpellation rejetée, l’opposition claque »

Le premier ministre, Matata Ponyo Mapon et les membres de son gouvernement le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, devant l’Assemblée nationale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du mardi 27 novembre 2012

Les journaux reviennent ce matin très largement encore sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays où le M23 continue d’occuper Goma malgré la fin d e l’ultimatum lancé par les chefs d’Etat des Grands lacs.

La Prospérité titre sur la demande d’interpellation à l’Assemblée nationale du Premier ministre Matata Ponyo par le député Germain Kambinga sur la situation dans cette partie du pays. cette interpellation a été rejetée.

Le journal indique que cette interpellation violerait, dans la forme, le règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement dans la mesure où elle a été adressée au Président de l’Assemblée Nationale, en lieu et place du Premier Ministre.

Bien plus, ajoute le quotidien, dans une motion de procédure présentée à l’opposé, le député Balamage de la Majorité présidentielle a soutenu que la politique du gouvernement en matière de sécurité a longuement été débattue, lors de la présentation du budget 2013. Y revenir, pense-t-il, serait une répétition qui n’a pas de sens.

Le député de la majorité propose, à ce stade, de faire venir les Ministres sectoriels pour des éclaircissements supplémentaires.

Pour les élus de l’opposition qui ont claqué la porte, rapporte la Prospérité, après le vote de la motion de l’Honorable Balamage, toute initiative envisagée en vue de débattre sur la situation à l’Est du pays ne peut se faire qu’avec le Premier Ministre.

Le Président Minaku Aubin a, pour sa part, rappelé que l’Assemblée nationale a le plein droit de par la Constitution et, le règlement intérieur, d’être informée par le gouvernement de la République de la situation grave de l’Est mais, tout doit se faire dans le respect des lois de la République et de secrets défenses.

Dans son édito intitulé « Sanctions ? », le journal  indique que les hommes de Makenga et Runiga continuent à s’imposer comme les maîtres de la ville de Goma malgré la fin de l’ultimatum des chefs d’Etat des pays des Grands lacs.

Du rayon de vingt kilomètres de diamètre de retrait tracé sur fond de la déclaration finale de samedi 24 novembre, sur terrain, aucun centimètre du Chef-lieu de la province du Nord-Kivu n’a été cédé, fait remarquer le confrère.

La fermeté des Présidents de la sous-région dans leurs résolutions doublées de son soutien spontané de l’Union Africaine et des Nations Unies, n’aura nullement inspiré raison au M23 qui, décidément, n’a obéi qu’à sa propre conviction : négociation inclusive avec Kinshasa ou rien, tranche l’éditorialiste.

Le Potentiel titre, de son côté, titre sur « les responsables de l’instabilité dans l’Est de la RDC ».

Le journal note que certains observateurs de la région des Grands lacs s’étonnent de  l’occupation du territoire de l’Est de la RDC pendant 15 ans par de petits pays  comme le Rwanda et l’Ouganda.

Malgré les rapports des Nations unies sur le drame congolais, écrit le Potentiel, les Etats-Unis ainsi que la Grande-Bretagne s’opposent à toutes  les sanctions contre le Rwanda et l’Ouganda. « Pourquoi cette opposition de la part de ces grandes puissances anglo-saxonnes ? Pourquoi la communauté internationale, en général, ferme ses yeux sur les pillages des richesses du Congo et le génocide congolais (plus de 6 millions de morts) par les présidents Museveni de l’Ouganda et Paul Kagame du Rwanda ? », s’interroge le quotidien qui avance trois raisons : le génocide rwandais, les mutations géostratégiques et la crise économique.