Fièvre hémorragique : le ministre congolais de la Santé préconise une lutte commune entre l’Angola et les deux Congo

Arrivé hier lundi à Matadi, le ministre de la Santé Emile Bongeli a invité la population du Bas-Congo à la vigilance et à l’observance des règles de l’hygiène et de salubrité publique. Appel lancé dans le cadre des mesures que le gouvernement congolais est en train de prendre en vue de prémunir les populations frontalières avec l’Angola contre le virus de Marbürg.

Dans le nord de l’Angola, frontalier avec le Bas-Congo, la fièvre hémorragique virale a déjà tué 123 personnes. Selon le ministre Bongeli, des contacts devront être pris avec les autorités angolaises et du Congo/Brazzaville, afin de mettre en place une politique commune de lutte contre ce fléau.

A ce propos, Emile Bongeli a affirmé que la République démocratique du Congo possède une expertise en la matière.
rnPar ailleurs, le ministre de la Santé a été informé de l’origine des soupçons sur la présence éventuelle de ce virus à Matadi. Ces suspicions sont nées, lui a-t-on dit, de trois cas de décès enregistrés la semaine dernière dans la ville portuaire. Il s’agit, d’abord du double décès de deux enfants angolais venus du village de Noki, en Angola. A la veille de leur décès, ces enfants ont été admis dans la salle d’urgence de la maternité de Kinkanda, à la suite d’une fièvre et des signes hémorragiques.

Leurs corps ont été rapatriés en Angola sans que des investigations aient été réalisées. Mais le médecin inspecteur provincial du Bas-Congo estime pour sa part, étant donné que les parents de deux victimes sont apparemment encore bien portants et qu’une jumelle rentrée en Angola est encore en vie, qu’il est difficile de conclure que les deux cas peuvent être assimilés à la fièvre de Marbürg.
rnLe troisième cas est celui du cambiste âgé de 35 ans. Celui-ci est décédé le 24 mars dernier. Il avait reçu un traitement antipaludéen sans succès. Avant de rendre l’âme à l’hôpital général de référence de Kinkanda, la fièvre avait atteint 41 degré. Après son décès quelques mesures ont été prises, notamment, la désinfection de la salle où se trouvait le malade.

En plus, l’inspection médicale provinciale tente de convaincre la famille du disparu pour que l’enterrement du corps se fasse sous certaines mesures de protection.

Enfin, il a été décidé la mise sous observation des équipes soignantes de la maternité et de l’hôpital de référence de Kinkanda, durant au moins 21 jours, temps de l’incubation de la fièvre de Marbürg.