Assemblée nationale: le MLC tente un remplacement forcé d’Olivier Kamitatu

Se basant sur le dernier arrêt de la Cour suprême de justice sur l’affaire des parlementaires ayant quitté leurs composantes et entités respectives, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a désigné le député Thomas Luhaka pour remplacer Olivier Kamitatu à la tête de l’Assemblée nationale. Sous une forte escorte militaire et accompagné d’une trentaine d’autres députés et sympathisants du parti, le secrétaire exécutif du parti de Jean-Pierre Bemba a tenté d’occuper par la force le bureau du président de l’Assemblée nationale, sous le regard de radiookapi.net

C’est à 12 heures 15 que le cortège qui emmenait Thomas Luhaka a franchi le grand portail de l’édifice chinois en face du stade ses Martyrs. Aussitôt arrivé, le secrétaire exécutif du MLC est allé s’entretenir pendant une dizaine de minutes avec la 1ere vice-présidente de la chambre basse entourée de quelques autres membres du bureau. A sa sortie, il s’est immédiatement dirigé vers le local où se trouve le bureau du président de l’Assemblée nationale. Celui-ci est fermé.

«Je suis venu prendre possession du bureau mais il est fermé. Je m’en vais faire le rapport aux autorités afin d’entrer en fonction», a déclaré brièvement Thomas Luhaka. La tension était à son comble et la confusion totale. Par ailleurs, les accès du palais du peuple étaient bloqués par des éléments de la police intégrée qui filtraient le passage.
rnPour le secrétaire exécutif du MLC en charge le questions juridiques, Yves Kisombe, ç’en est fini avec Olivier Kamitatu, l’arrêt de la Cour suprême de justice étant exécutoire. Mais au bureau de l’Assemblée nationale même, des voix se sont vite élevées pour dénoncer le caractère irrégulier de la procédure suivie par le MLC dans cette affaire

«Nous avons observé autant que tout le monde que la procédure n’a pas été respectée», a déclaré pour sa part Raphaël Luhulu, rapporteur de cette institution parlementaire. Selon lui, en effet, lorsqu’une composante veut procéder au remplacement d’un de ses membres, elle doit écrire au bureau de l’Assemblée nationale. A son tour, celui-ci transmet le dossier à la commission politique, administrative et juridique qui se chargera de l’analyser au regard des éléments fournis. Et en dernier ressort, un rapport sera soumis en plénière où une option définitive sera levée en connaissance de cause, a expliqué la même personnalité.
rnCe point de vue est également partagé au bureau du Sénat. Emile Ilunga, 1er vice-président estime qu’il n’y a pas vacance et même s’il y en avait, on est tenu au respect des procédures parlementaires.

Contacté à son tour, Olivier Kamitatu signe et persiste : «J’y suis et j’y reste». «Par respect pour l’institution parlementaire, et avec le souci de conserver l’estime que la population porte à l’Assemblée nationale, je me refuse, aujourd’hui comme hier, de verser dans des querelles inutiles. Le bureau de l’Assemblée nationale, sous ma direction, veillera à ce que des tels événements ne se reproduisent plus et continuera à assumer la charge de faire fonctionner l’Assemblée jusqu’à son remplacement par celle qui sera élue par le peuple. Enfin, je regrette sincèrement que les juges auxquels la Constitution a confié le contentieux électoral des prochains scrutins se soient prêtés à une opération de basse politique qui pourrait demain, avoir des conséquences dommageables sur la crédibilité du processus électoral et l’avenir du pays », a tonné l’ancien secrétaire général du MLC