Kisangani : démolition des constructions anarchiques

L’un des restaurants les plus prestigieux de la ville a fermé ses portes depuis vendredi. Le propriétaire, Guy Lusangi Hussein, dit avoir pris cette décision en guise de protestation face à la démolition de la palissade avant de son restaurant par des policiers encadrés par le bourgmestre de la commune Makiso, rapporte radiookapi.net

La clôture de sécurité du restaurant Riviera a été mise en moule vendredi dans le cadre de l’opération Kisangani, ville propre.

Guy Lusangi qualifie cette démolition d’anarchique et affirme n’avoir jamais été prévenu par les services étatiques. « Si vous trouvez que le restaurant et fermé, c’est parce que, de bonne heure le matin, on m’a appelé pendant que j’étais encore chez moi à la résidence, [pour me dire] qu’il y avait un groupe de gens, dirigés par le bourgmestre, qui démolissaient le restaurant Riviera. J’en ignore la raison parce que je n’ai jamais été ni invité, ni averti de cette démolition méchante. Je trouve aussi que c’est une démolition anarchique. On ne peut pas parler que de constructions anarchiques parce qu’il y a aussi des démolitions anarchiques. Si on doit aujourd’hui condamner les cnstuctions anarchiques, on doit au même titre condamner ceux qui ont fait des démolitions anarchiques parce que c’est aussi punissable par la loi. »

Le bourgmestre déclare avoir appliqué l’instruction du gouverneur de province, initiateur de l’opération Kisangani, ville propre. Georges Lotumbe affirme que cette casse est normale et régulière car le propriétaire de la Riviera a construit sur la voie publique. « Quand on parle de quelque chose d’anarchique, c’est-à-dire qu’on est en dehors des normes. Il n’y a pas d’anarchie là-bas. Ce monsieur a construit en dépassant les bornes, jusque sur la route. Je vous conseille d’emmener un cameraman pour voir qu’est ce que nous avons fait d’anarchique là-bas. S’il ferme ses portes, peut-être lui est il difficile de payer ses travailleurs ? Il devrait avoir le courage de le dire et de déclarer une fermeture momentanée. J’ai vu son gérant. Déjà le gouverneur en avait parlé depuis plus de 3 mois. Le maire de la ville a insisté. Je suis moi-même passé à 4 reprises chez lui pour dire qu’on enlèverait cette histoire parce que c’est sur la route. Il fait la tête mais il n’y a pas d’intouchable dans ce monde. La loi est trop dure, mais c’est la loi. »

Entre-temps, près de 50 familles sont réduites au chômage suite à la fermeture du restaurant Riviera.