Journée de l’enfant africain : « zéro enfants associés aux forces et groupes armés »

L'enfant africain

L'enfant africain

L’unité d’exécution du programme national DDR lance une campagne nationale intitulée « zéro enfants associés aux forces et groupes armés ». Organisée avec l’appui d’ONG internationales, dont l’Unicef, cette campagne vise à amener les chefs des groupes armés qui comptent encore des enfants dans leurs rangs à les relâcher, rapporte radiookapi.net

Cette campagne est organisée en marge de la journée de l’enfant africain. Le coordonnateur de l’Unité d’Exécution du Programme National DDR, ex-Conader, rappelle à cette occasion qu’il faudrait combattre aussi l’existence même de ces groupes armés.

Pour professeur Ntumba Luaba, tant qu’il y aura des groupes armés, il y aura risque d’y trouver des enfants : « Cette pratique est interdite par la constitution, qui la considère comme un crime de haute trahison, par la charte africaine des droits de l’enfant, par les Nations Unies, à travers le protocole de la convention du droit de l’enfant, et même par le code pénal militaire et le Statut de Rome. Tous ceux qui continuent encore à recruter des enfants savent à quoi s’en tenir. C’est un crime imprescriptible. Et si nous organisons cette campagne, c’est pour leur donner une chance en leur disant : lavez-vous les mains, si vous avez encore des enfants dans vos rangs, laissez les rentrer dans une vie normale. Mais il faut dire que « zéro enfant soldat » ne va pas sans « zéro groupes armés ». Aussi longtemps qu’il y aura des groupes armés dans notre pays, il y aura toujours des enfants soldats. Il faut que l’autorité de l’Etat monte en puissance pour mettre fin à ce phénomène de groupe armé. »

Le professeur Ntumba Luaba était l’invité de Radio Okapi à 7h30 et 8h30.

Kananga : le BICE a difficile à réinsérer les enfants en rupture de liens familiaux

Au Kasaï Occidental, le Bureau International Catholique de l’Enfant (BICE), éprouve de difficultés dans la réinsertion des enfants en ruptures des liens familiaux. Le coordonnateur provincial l’a déclaré à la presse la veille de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain.

Pierre Tshilengi reconnaît que la réinsertion d’un enfant recueilli par le BICE, dans son milieu et dans sa famille d’origine, nécessite beaucoup de moyens financiers : « Nous pouvons d’abord cerner la difficulté à réaliser une réinsertion durable, et celle de retourner les enfants non originaires de la ville de Kananga à l’intérieur de la province. Et avant cela, il faut retrouver les traces des familles de chaque enfant. Ça suppose un coût élevé. Après le « tracing », il faut rester pour faire la médiation familiale jusqu’à ce qu’elle réussisse. Ça nous fait autant de jours pour celui qui va en mission. Quand par exemple on résiste au retour de l’enfant en famille, surtout que maintenant il y a les plus jeunes, on voit mal comment on doit les orienter. On doit par exemple leur chercher une famille d’accueil ou, à défaut, installer l’enfant dans un milieu autonome de vie. Mais il faut que l’enfant ait une certaine maturité pour pouvoir s’autogérer. »

Mbuji Mayi : 11.000 enfants travaillent dans les mines de diamant

Au Kasaï Oriental, c’est prés de 11.000 enfants qui se livrent au travail des mines de diamant autour de Mbuji Mayi. C’est ce qui ressort d’un rapport publié dernièrement par l’Unicef. D’autres, par contre, vivent dans les rues et marchés de la ville. Tous ces enfants vivent dans des conditions très difficiles.

Dans les mines de Matempu, à Bakwa Tsimuna, à 15 kilomètres au Sud-Ouest de Mbuji Mayi, il y a plusieurs enfants de moins de 18 ans. Les garçons se livrent aux durs travaux dans les profondes galeries de diamant. Quant aux filles, elles vivent dans des huttes, se livrant à la prostitution. Un garçon témoigne : « Je suis arrivé ici à cause de la souffrance à la maison. Il n’y a pas à manger. C’est pourquoi je viens travailler ici pour faire vivre la famille. J’ai déjà 2 ans dans les mines. Nous travaillons dur, mais les preneurs achètent mal. Ils peuvent vous supporter avec un peu d’argent, mais quand il y a un diamant, ils l’achètent à moins cher. »

Une fille de 14 ans parle de sa situation dans les mines : « Je vis aux chambres où je me prostitue. Je suis arrivée ici après le décès de ma mère. Mon père ne s’occupait plus de moi. C’est ce qui m’a poussé à venir ici. »

Selon les estimations de la division provinciale du genre, famille et enfants, plus de 5.000 enfants en rupture familiale vivent à Mbuji Mayi. Le ministre provincial des Affaires sociales a même été interpellé par l’Assemblée provinciale à ce sujet.

L’ONG Save the Children a mis sur pied un programme de 3 ans visant à orienter ces enfants vers la formation. Pour rappel, la journée de l’enfant africain est commémoration depuis le 16 juin 1991, en souvenir du massacre, par le pouvoir de l’apartheid, de dizaines d’écoliers sud-africains à Soweto en 1976. C’était lors d’une marche pour leurs droits à l’éducation dans de bonnes conditions et dans leur langue maternelle. Cette journée est donc devenue une occasion de revoir les conditions des enfants en Afrique.