Francis Denge : « prévenir le potentiel de génocide, cela est de la responsabilité de l'Etat congolais »

Le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour la prévention du génocide a fini mardi sa mission à Goma. Francis Denge a sillonné notamment le Nord-Kivu, une province où sévit la guerre et où, selon le gouverneur de cette province, les groupes armés qui se battent sont identifiés par rapport à leurs ethnies, rapporte radiookapi.net

Le regain d’ethnicisme est parmi les signes précurseurs du génocide, reconnaît Francis Denge, mais il refuse toutefois de parler d’un quelconque génocide qui se préparerait, déjà, au Nord-Kivu.
Il estime plutôt qu’il est temps de renforcer les capacités du gouvernement congolais pour prévenir le pire : « Aussi bien pour ceux qui pensent qu’il y a eu effectivement génocide [Hutu et Nande, sans les nommer, Ndlr] que pour ceux qui estiment qu’un génocide est en préparation (Tutsi, sans les nommer, Ndlr], je pense que cela rend la situation plus tendue, qui n’a rien à voir avec une simple gestion de conflits ou un simple partage des ressources… Et la situation est de plus en plus préoccupante…Et si nous devons rester dans la logique de ‘plus jamais ça ’, nous devons écouter toutes les voix : celle de ceux qui ont peur et celle de ceux qui se sentent stigmatisés. Dans le but de prendre acte, à temps, et de prévenir le potentiel de génocide. Mais la grande question reste de savoir “qui doit faire quoi ?”. Normalement, pensons-nous, cela est de la responsabilité de l’Etat congolais. Et si l’Etat n’en a pas les moyens, il peut faire appel à la Communauté internationale, ce qui est en train de se faire. L’objectif étant de protéger les populations civiles, et de permettre au gouvernement de prendre en charge la restauration et la stabilisation de la paix ».