RDC : le 60e anniversaire de la DUDH célébré à travers le pays

appel pour les Droits humains

appel pour les Droits humains

Des manifestations ont été organisées ce mercredi à travers la RDC, notamment à Kinshasa, à Bukavu et à Goma, pour célébrer le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), rapporte radiookapi.net

Des femmes et des enfants des militaires réclament l’accélération dans l’instruction des dossiers des leursrnA Kinshasa, la salle des conférences internationales du ministère des Affaires étrangères a abrité la manifestation officielle organisée par le ministère des Droits humains et le bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme. Dans la salle des conférences, les discours se succèdent. Sur l’esplanade, un groupe de femmes et enfants des officiers des FARDC et de la police nationale incarcérés attendent. Tous veulent attendre leur voix. « Nous sommes épouses des militaires. Nos maris sont originaires de l’Equateur. Depuis leur arrestation, on n’a aucune nouvelle. Jusque-là, il n’y a aucune suite. Nous voulons que le gouvernement examine rapidement ces cas. Nous en sommes fatiguées », déclare l’une d’elles.

Certains enfants dénoncent les arrestations arbitraires de leurs parents : « Une mère et son bébé de 4 mois sont détenus jusqu’à présent à Kin Mazière. On ne comprend pas pourquoi on peut aller jusqu’à ce point. On ne peut pas leur rendre visite. Cette maman n’a rien fait. Ce n’est pas par le fait d’être épouse de militaire que l’on doit l’arrêter. En plus avec un bébé de 4 mois. Sans droit de visite »

Pour le ministre des Droits de l’homme, la question est en étude. «Nous avons dit que le gouvernement est en train de vérifier ces allégations. Et s’il y a des mesures à prendre conjointement avec mon collègue de la justice, nous allons le faire, estime Upio Kakura.
Une pièce théâtrale jouée au cours de la cérémonie a illustré les différents cas de violation des droits de l’homme.
Bukavu : une marche contre la justice populaire

Le collectif des associations de Droits de l’homme, en collaboration avec le bureau des Nations Unies aux Droits de l’homme de la Monuc/Bukavu, a organisé ce mercredi une marche de sensibilisation contre la justice populaire dans cette ville. Cela, à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, rapporte radiookapi.netrnTous les activistes et sympathisants des droits de l’homme se sont donnés rendez-vous à cette marche. Ils ont sillonné les artères de la ville en chantant et en scandant des slogans tels, «Non à la justice populaire », « Dignité à l’être humain », « On ne peut se rendre justice en tuant les autres », etc. Les manifestants ont terminé leur marche à la paroisse Saint François de Kadutu, où plusieurs autorités, entre autre, la maire de la ville, étaient présentes. L’habitude devenue récurrente de se rendre justice a été fustigée. En effet, on enregistre un nombre toujours grandissant des cas de personnes suspectées d’être des malfaiteurs et suppliciées par la foule au lieu d’être remises a la justice

Pour la maire de la ville, Mme Nzita Kavunguewa, il faut que les associations des droits de l’homme aident les autorités à mettre fin à cette pratique. « Nous avons lancé beaucoup d’appels à la population pour ne pas se rendre justice elle-même, et je pense que les organisations des droits de l’homme ont pris ce thème là, ça sera une occasion pour qu’elles puissent nous aider pour que la population cesse de se rendre justice », a-t-elle souligné.

La population pour sa part accuse la police de favoriser l’impunité en relâchant les malfaiteurs. Une accusation que la police voudrait qu’elle soit partagée avec les services de la justice.

Nord-Kivu : plus de 300 cas de violations des droits de l’hommernCes cas de violation qui impliquent des éléments des FARDC et la police nationale ont été portés devant la justice au cours de l’année 2008, a indiqué l’auditeur de garnison de Goma. Il a reconnu également que plusieurs autres cas passent inaperçus. Ces chiffres ont été rapportés lors des manifestations commémoratives du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Certains activistes de droit de l’homme au Nord-Kivu, présents à cette manifestation ont unanimement établi le constat que les principes des droits de l’homme sont loin d’être respectés malgré les efforts qu’ils fournissent dans ce domaine.
Au cours des échanges, l’ONG Creddho (Centre pour la démocratie et les droits de l’homme) a révélé plusieurs cas de torture, tuerie, massacre, les cachots souterrains, les violences sexuelles et autres cas qui continuent à être identifiés sur l’ensemble de la province. Cela au vu et au su des autorités.
Au cours de l’année 2008, 292 cas de violation des droits de l’homme ont été commis par les FARDC et 48 cas par des éléments de la police nationale congolaise dans le territoire sous contrôle du gouvernement. Me Sesete Delly, directeur de l’ONG Creddho précise : « En temps de paix ou en temps de guerre, les droits de l’homme et le droit international humanitaire sont mis en mal par ceux qui prétendent nous diriger. Nous citons ici, les autorités officielles et les groupes armés qui gèrent une bonne partie du territoire du Nord Kivu. Aux mois de mars, avril 2008, les statistiques ont révélé que chaque nuit, on pouvait abattre 5 personnes dans la ville de Goma. Cela a été dû à la faille du système sécuritaire dans la ville »rnPour sa part, l’auditeur militaire de la garnison de Goma n’a pas rejeté ces allégations. Il a indiqué que la justice militaire ne ménage aucun effort pour lutter contre ce phénomène en RDC, en réprimant les faits portés à sa connaissance.