RDC : arrestation des ressortissants de l’Equateur, le gouvernement craint un mouvement insurrectionnel

Le ministre de l’Intérieur dénonce des tentatives de déstabilisation des institutions de la République. Il a fait cette révélation vendredi, lors de son interpellation au Sénat sur les arrestations arbitraires, les détentions illégales et les tortures d’une cinquantaine de personnes dont la majorité sont des militaires et policiers originaires de l’Equateur, rapporte radiookapi.net

Pour le ministre Célestin Mbuyu, ces arrestations se justifient pour contrer ce mouvement insurrectionnel. Mais le sénateur Jacques Djoli, l’interpellant, décrie la procédure utilisée par les services de sécurité qui ne respectent ni la constitution ni les droits de l’homme.
Le sénateur Djoli souhaite que ces personnes soient déférées devant un juge : « La démarche est très pédagogique. Je croyais que le gouvernement allait faire mea culpa, parce que ce n’est pas une faiblesse, et dire que les choses ont mal fonctionné, voilà comment je compte améliorer. Mais on a évité ce débat de procédure pour dire qu’il y a eu effectivement des coups d’Etat, que les gens devaient attaquer une telle place avec un taxi bus, avec 100 dollars- et j’ai compris que les débats ne servent à rien. Il faut plutôt se reconvertir vers les recommandations qui pourront peut-être être appliquées par le gouvernement »

Pour le sénateur, le problème n’est pas les ressortissants de l’Equateur ni des militaires. C’est un problème des droits de l’homme. Dès lors que ses droits sont violés, explique-t-il, cet homme-là a droit à être protégé. « Comment dois-je rester insensible quand je vois des femmes dont les maris sont jetés en prison depuis 4 ans, dont les enfants n’étudient pas ? Je dois continuer à payer le minerval de leurs enfants ou poser le problème à l’autorité qui les a arrêtés pour qu’elle me dise quand est-ce qu’ils seront libérés ou condamnés ? », s’est plaint le professeur Djoli.

Les ministres des Droits Humains, de la Justice et de la Défense étaient également concernés par cette interpellation. Après débat, le Sénat a résolu de créer une commission ad hoc qui aura pour tâche d’élaborer des recommandations.