Bandundu-ville : les détenus sont abandonés à eux-mêmes

Les ONG de droits de l’Homme de Bandundu-ville dénoncent l’abandon, sans assistance, des prisonniers dans les milieux carcéraux. Elles accusent les autorités judiciaires de ne rien faire dans la prise en charge tant médicale qu’alimentaire des détenus. Une situation que déplore aussi le procureur de la République au Bandundu. Médard Bakubi en appelle à la responsabilité du gouvernement, rapporte radiookapi.net

La goutte d’eau qui vient faire déborder le vase, c’est le cas d’un détenu suspecté de tuberculose, qui continuerait à croupir dans la même cellule que les autres. Une information que dément le procureur de la République. Médard Bakubi déplore aussi la léthargie de l’Etat dans l’encadrement des détenus : « Quand nous avons appris qu’il était suspecté de cette maladie, la première mesure que j’ai prise était de pouvoir l’acheminer à l’hôpital, avec mes propres moyens. Les conclusions sont que ce cas n’est pas de la tuberculose, comme on l’a laissé entendre. Là aussi, je précise que ce n’est pas de notre devoir. C’est une responsabilité qui revient au gouvernement central, qui revient au gouvernement provincial. Mais, jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas de solutions. Les détenus sont toujours malades, on ne sait pas les soigner. Et parfois, il faut un peu de votre salaire pour penser à ces concitoyens, quand bien même ils soient des malfaiteurs. »

Face à cette situation, Médard Bakubi exige des solutions de la part de l’Etat. Car, poursuit-il, les détenus ont droit aux soins de santé, aux vêtements et surtout à la nourriture. Il regrette cependant que l’Etat ne fait pas assez dans ce sens. « C’est ce qui nous rend parfois une tâche difficile pour travailler. On va arrêter les gens, on les met ici et par après, on ne s’occupe pas d’eux. Ce n’est pas normal », renchérit le procureur de la République au Bandundu.

Faute des prisons dans la ville, les condamnés et autres détenus croupissent dans les petits cachots. C’est le cas de celui du parquet de grande instance, où s’entassent, aujourd’hui, 22 détenus, alors qu’il n’est que de 3 mètres sur 2.