Bingi : les FDLR pillent la population, face à des FARDC impuissantes

Rebelles FDLR

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La localité de Bingi, à 100 kilomètres au sud de Butembo, a été attaquée de minuit à 5h30 ce lundi matin, par des combattants FDLR. Tout le centre commercial ainsi que quelques habitations ont été systématiquement pillés, indiquent des sources sur place. Les militaires FARDC basés sur place n’ont rien pu faire face à cette attaque, précise la même source. Depuis 7 heures ce lundi, quelques habitants qui ont fui le village regagne peu à peu leurs habitations. Mais, toutes les activités restent encore paralysées, constate radiookapi.net

Les députés provinciaux élus de Lubero réunis ce matin à Goma condamnent ces attaques répétées sur leurs populations.

Pour l’honorable Muhindo Nzangi, il n’y a pas de réaction appropriée, ni de la part de l’armée nationale, ni de la part de la Monuc : « Butalongola a été brûlé, Kanyabayonga, Kayina, Niovwe, Kambandi et maintenant Bindi qui a été pillée et saccagées toute la nuit d’aujourd’hui. Nous sommes donc inquiets. Nous demandons vraiment au gouvernement de pouvoir s’impliquer activement, à pouvoir trouver une solution rapide au problème des institutions de Lubero, et à pouvoir prendre le cas de Lubero comme une priorité. Puisque vraiment, nous ne savons pas comprendre comment le territoire peut-être attaqué pendant plus de deux mois sans qu’il n’y ait de renforcement d’unité. Mais aussi, la population accuse en grande partie l’armée d’être impliquée dans les actes qui se commettent notamment à Butalongola et à Kanyabayonga. »

Julien Paluku annonce de nouvelles mesures sécuritaires

En réaction à ces attaques, le gouverneur du Nord Kivu a annoncé de nouvelles mesures sécuritaires pour mettre hors d’état de nuire les FDLR.

Julien Paluku explique avoir rencontré les responsables FDLR dans ce sens : « Nous avions tenu une réunion avec le commandement au niveau de la province du Nord Kivu, mais également le général Amuli qui a en charge les opérations, pour que l’armée puisse prendre ses responsabilités. Au stade où nous arrivons aujourd’hui, c’est le niveau de responsabilité du commandement opérationnel qui a en charge toutes ces zones. Selon les éléments que nous avons eu du commençant militaire, c’est que les dispositions sont déjà été prises. Malheureusement, les FDLR sont entrain d’opérer en petits groupes, si bien qu’ils s’infiltrent dans la population pour venir opérer, ce qui ne permet pas effectivement à l’armée de contrôler totalement. Mais les dispositions sécuritaires sont entrain d’être prise, par rapport à cette tactique utilisée par les FDLR, pour les mettre hors d’état de nuire. »

Monuc : « On essaie d’être déployé là où les besoins sont les plus grands »

De son côté, la Monuc a réaffirmé son engagement aux côtés des FARDC pour repousser le FDLR de ces zones.

Le porte parole militaire de la Monuc, le lieutenant colonel Jean Paul Dietrich, reconnaît cependant l’immensité du territoire pour expliquer les limites de la mission et de l’armée : « c’est toujours un choix,m ce sont des priorités qui dominent. On essaie toujours de déployer nos 35 bases qu’on a au Nord Kivu le mieux possible, le plus près des localités qui sont sous menace. »

Le colonel Jean Paul Dietrich compte notamment sur la flexibilité du système de bases opérationnelles mobiles, mais promet aussi que ces dispositifs seront revus chaque mois, selon les besoins : « On va aussi planifier, ensemble avec les FARDC, des opérations conjointes pour effectivement repousser les FDLR de ces zones. »