RDC : future Ceni, majorité et opposition en désaccord sur le mode de nomination des animateurs

Vieille dame devant urne

Vieille dame devant urne

L’opposition, le MLC en tête , suivi des groupes parlementaires ODR et CD, s’est exprimée vendredi devant la presse sur le vote prochain de la loi relative à la Commission électorale nationale indépendante, Ceni. A ce sujet, elle plaide pour la décentralisation fonctionnelle de la Ceni dont les pleins pouvoirs ne seraient pas détenus par Kinshasa comme à l’époque de la CEI (Commission électorale indépendante) et que les animateurs de cette structure soient désignés par le parlement et nommés par la suite par le président de la République. Ce qui consacrerait, selon l’opposition, l’indépendance et la neutralité de la Commission. Proposition rejetée par la majorité qui prétend que rien ne pourrait menacer la neutralité et l’indépendance de la Ceni, rapporte radiookapi.net

Selon député Germain Kambinga, secrétaire national du MLC en charge de la Communication, l’opposition garde un très mauvais souvenir de la Commission électorale indépendante dirigée par l’abbé Malu Malu et de son système de compilation centralisé à Kinshasa. L’opposition voudrait que la Commission électorale nationale indépendante soit une structure complètement décentralisée avec des responsables au niveau des provinces et des circonscriptions qui auraient un rôle majeur notamment dans la compilation et l’énoncé des résultats provisoires. « Nous ne voudrions pas que ces derniers ne soient que de boîtes d’enregistrement qui transféreraient les résultats à Kinshasa qui, à son tour, ferait ce qu’elle veut », a déclaré Germain Kambinga.

L’autre pierre d’achoppement le mode de nomination des dirigeants de cette Commission. En effet, l’opposition ne veut pas que tous les postes soient des propres nominations directes du président de la République. Ce qui, du point de vue de l’opposition, risque de faire peser de fortes soupçons de partialité à cette prochaine Commission, nuisant par là même à la question de l’ indépendance.

Du coté de la majorité, on rejette en bloc les accusations de l’opposition, les jugeant non fondées. D’après le député Aubin Minaku, vice-président du groupe parlementaire PPRD, parti du président Joseph Kabila, rien ne menace l’indépendance et la neutralité de la future Ceni : « Par rapport à la décentralisation, c’est un faux débat, parce qu’en réalité, si l’on doit s’en tenir à la façon dont les dernières élections générales ont été organisées, notamment au niveau de la députation nationale, immédiatement après le vote, chaque bureau de vote publie les résultats, les affiche. Et les procès-verbaux sont remis aux différents témoins. En réalité, chaque parti politique, chaque candidat peut disposer de résultats de tous les bureaux de vote quelques heures après le vote. Prétendre qu’il y a une forte centralisation qui pourrait altérer la crédibilité et la transparence du processus électoral, techniquement, ce n’est pas explicable »rnPar rapport à la nomination par le président de la République des membres de la Ceni, le député Minaku pense que le chef de l’Etat ne va pas les nommer d’une façon discrétionnaire. Il s’agit en soit des représentants de différentes entités, nommés par un acte administratif de l’autorité suprême de l’Etat. Il ne voit pas en quoi cela peut constituer une brèche pour altérer la transparence des élections.