Ngandajika : la société civile dénonce les mauvaises conditions de détention à la prison

La société civile du Kasaï Oriental, Socikor, a profité de la visite du ministre provincial du Plan et d’une délégation de la Monuc, le week-end dernier à Ngandajika, pour dénoncer les mauvaises conditions de détention à la prison de cette cité. Elle préconise l’installation d’un tribunal de paix dans ce territoire afin de résoudre le problème de détentions prolongées et souvent irrégulières à la prison centrale, rapporte radiookapi.net

Le ministre provincial du Plan et la délégation de la Monuc se sont rendus à la prison centrale de Ngandajika, en vue de se rendre compte de la situation sur place. Mais à leur grande surprise, les visiteurs ont découvert plutôt un cachot de la cité qui fait office de prison. Une petite maison de près de 5 mètres carrés. Pas de fenêtres, donc pas d’aération. A l’intérieur, sont entassées plus de 20 personnes. Hommes, femmes, et mineurs vivent à ce même endroit. Tous sont pâles. La chaleur y est insoutenable. Les membres de la délégation se bouchent le nez. L’odeur est insupportable. Les gens n’ont pas pris de douche il y a longtemps. Dehors, pas d’installations sanitaires.

La société civile ajoute à ses plaintes le fait que les policiers de garde exigent de l’argent aux familles qui apportent de la nourriture aux détenus, 1000 à 1500 Francs congolais. La faim côtoie la torture et autres traitements dégradants . Les anciens prisonniers dénudent les nouveaux arrivants.

Plus grave, aucun des détenus n’est jugé. Le substitut du procureur s’absente pour longtemps. Il reste en famille à Muene Ditu quand des personnes, peut être innocentes, attendent d’être fixées sur leur sort, enfermées dans ce petit four. La délégation en est répartie, dépitée.