La députée provinciale Marie-José Engonge a été attaquée la nuit de mercredi à jeudi par des hommes armés à son domicile de Basankusu, son fief électoral, à plus de 200 kilomètres de Mbandaka. La victime accuse directement le vice gouverneur Jean-Claude Baende d’être le commanditaire de cette attaque. Ce que nie ce dernier, constate radiookapi.net
Marie-José Engonge explique qu’elle avait déjà été informée que le vice gouverneur avait l’intention de l’assassiner : « Des gens sont venus me mettre en garde du fait que Baende a promis de me faire tuer et de détruire ma maison. Il a même donné 1 500 dollars pour qu’on les donne aux délinquants commis à cette besogne. Et la nuit, à 1h du matin, j’ai entendu des détonations. Toutes les vitres de ma maison sont par terre, ma maison est pillée. »
Selon l’honorable Marie-José Engonge, le chef du village aurait lui-même avoué la responsabilité de Baende dans cette attaque. Elle explique que sa discorde avec le vice gouverneur concerne le dossier du gouverneur José Makila : « Dans le discours du chef de la cité prononcé dans un meeting dans la journée, il a avoué et démontré comment Baende leur a confié cette mission. Il l’a dit publiquement, et tout Basankusu l’a entendu. Ce qui nous divise avec Baende, c’est le dossier Makila. »
Du côté du vice-gouverneur Jean-Claude Baende mis en cause, il rejette cette accusation. Pour lui, c’est peut-être les propos discourtois de la députée à l’endroit du chef de l’Etat qui auraient suscité la colère de la population de Basankusu.
Jean-Claude Baende dit n’y être pour rien : « Tout ce que je sais, c’est que quand l’Honorable Marie-José Engonge est arrivée à Basankusu, elle a tenu des propos très discourtois vis-à-vis du chef de l’Etat, en disant que Kabila ne peut pas mettre ses pieds à Basankusu, et que moi, j’aurai vendu Basankusu à Kabila. Elle y est allée pour préparer le retour en force du MLC et de José makila. Et la population était très mécontente de cette déclaration. Il s’en est suivi une marche de soutien au chef de l’Etat à travers toute la cité de Basankusu, et également de soutien à ma personne, parce que je suis également originaire de Basankusu. Quand j’ai appris qu’il y a eu cet incident la nuit, j’ai demandé au commissaire de district de diligenter une enquête indépendante, et de tout faire pour arrêter le coupable, de façon que les responsabilités soient établies. »
Le bureau permanent de l’Assemblée provinciale de l’Equateur s’est réuni jeudi à ce sujet, et a exprimé son indignation. Elle recommande une enquête et exige la protection de la députée qui s’est réfugiée, depuis l’incident, au couvent des prêtres.