Christine Tusse : « <em>le gouvernement ne va pas laisser la Miba sombrer</em> »

Christine Tusse, Président administrateur délégué de la Miba

Christine Tusse, Président administrateur délégué de la Miba

Les agents de la Miba (Minière de Bakwanga) toujours inquiets de la situation de leur entreprise, multiplient des manifestations d’interpellation de l’autorité. Des sit-in aux marches, en passant par les journées de prière, rien ne semble les rassurer sur une reprise imminente de la production. De son coté, le président administrateur délégué de la Miba, Christine Tusse, apaise les esprits. Selon elle, le gouvernement congolais tiendra ses promesses, rapporte radiookapi.net

En séjour à Mbuji-Mayi au mois de juin dernier, le Premier ministre Adolphe Muzito avait promis 20 millions de dollars américains pour la relance des activités de la Miba. Un montant qui aiderait à financer les études sur les réserves des diamants encore disponibles, afin de redémarrer les activités. C’est justement les 20 millions promis que réclament les agents.
Viendront-ils ou pas ? Interrogée à ce sujet par radiookapi.net, le président administrateur délégué de la Miba, Christine Tusse, a exhorté le personnel de la Miba à la patience. D’après elle, les agents de la Miba ont déjà fait preuve de beaucoup de sens de responsabilité et de sens élevé de sacrifice pour la cause de la Miba. Ainsi, elle les appelle à tenir le coup. « Il faut maintenir le cap, le gouvernement ne va pas laisser la Miba sombrer. Une solution sera trouvée dans les meilleurs délais. Les agents de la Miba ne doivent pas s’inquiéter. Depuis deux ans déjà, l’Etat a fourni beaucoup d’efforts pour maintenir la survie de l’entreprise », a-t-elle déclaré.
Christine Tusse a rappelé, par exemple, les 11 millions de la Rawbank entièrement remboursés par l’Etat congolais. Cet argent avait servi, début 2008, à apurer les arriérés des salaires des agents de cette entreprise. Outre cette somme d’argent, elle a évoqué également les 14 millions de l’encours du contrat Emmaxon. Cette firme internationale détenait le monopole sur l’achat du diamant produit par la Miba. A la résiliation du contrat, l’Etat congolais a dû payer 14 millions de dollars à Emmaxon. Christine Tusse a aussi remémoré les interventions de près de 5 millions de dollars américains de l’Etat congolais pour assurer la paie des agents. Des indices suffisants, selon elle, pour montrer que le gouvernement congolais ne pouvait pas consentir autant d’efforts pour s’arrêter à mi-chemin.

Selon certaines sources, une marche des agents de la Miba serait projetée pour ce lundi à Mbuji-Mayi. Elle constitue la suite d’une série d’activités qu’organisent les agents de la Miba pour sensibiliser l’autorité sur la nécessité de relancer au plus vite la production. La semaine dernière, les épouses des agents de la Miba avaient organisé des cérémonies de prière à Mbuji-Mayi. Des activités qui visaient à implorer la grâce de Dieu pour la reprise des activités dans l’entreprise qui emploient leurs époux, avaient-elles indiqué. Jeudi, des nombreux salariés de la Miba sont descendus dans la rue à Kinshasa, avec comme point de chute le bureau du Premier ministre. Ils sont partis rappeler à Adolphe Muzito sa promesse de 20 millions de dollars américains. La date du 19 novembre a été choisie symboliquement par les manifestants. Elle rappelle le jour où la Miba a arrêté la production. Arrêt intervenu le 19 novembre 2008.