Lubumbashi : Moïse Katumbi accusé d'interférence dans les décisions judiciaires

Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga

Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga

Le centre des droits de l’homme et du droit humanitaire (CDH), une organisation de défense des droits de l’homme oeuvrant au Katanga, dénonce l’interférence du gouverneur de la province du Katanga dans l’exécution des décisions judiciaires. Elle le fait savoir dans un communiqué rendu public mercredi dernier en citant des cas précis, rapporte radiookapi.net

L’ONG cite l’exemple du conflit foncier qui oppose depuis quelques années la Regideso à la famille Karere. Un arrêt de la cour d’appel du Katanga avait reconnu la famille Karere comme étant propriétaire de la concession où est installée la station de distribution d’eau de la Regideso. Mais le gouverneur du Katanga s’est interposé en déclarant que cette famille ne peut en aucun cas déguerpir la Regideso.

Lundi dernier, des agents de la Regideso ont fait un sit-in devant le cabinet du gouverneur du Katanga. Ils demandaient à l’autorité provinciale son implication pour que l’arrêt de la cour d’appel du Katanga dépossédant leur entreprise du terrain de Golf ne soit pas exécuté. En réponse, le gouverneur a déclaré : « Nul ne pourra déguerpir la Regideso de la concession querellée. Si non, il faut d’abord faire partir le gouvernement provincial . »rnLes avocats conseils de la famille Karere prétendent pour leur part que leur client détient tous les documents de propriété de la concession . Maître Bonny Kamwanya explique : « La Régideso est en train d’induire en erreur les autorités politic-administratives de la province de Katanga. Il est certes vrai que la mission de la Régideso est noble, on nepeut spolier, exproprier ou déposséder un propriétaire de son bien pour pouvoir pomper de l’eau . »rn rnLe directeur provincial de la Régideso quant à lui, affirme que la concession querellée appartient bel et bien à la Regideso. Déguerpir la Regideso de cette concession privera dix quartiers de la commune de Lubumbashi d’eau potable.

Pour l’ONG CDH, la déclaration du gouverneur viole la constitution. Cette dernière stipule que le pouvoir exécutif ne peut pas s’opposer à l’exécution d’une décision judiciaire.