Lac Maï Ndombe : série des naufrages, le diocèse d' Inongo dénonce l'indifférence des gouvernants

Sur le lac Maï Ndombe

Sur le lac Maï Ndombe

Les autorités de l’église catholique d’Inongo dénoncent le nombre élevé de morts pendant différents naufrages dans le lac Maï Ndombe, faute de moyens de transport adéquats. Elles l’ont déclaré dans un mémorandum adressé aux dirigeants provinciaux et nationaux, à la Conférence épiscopale nation du Congo (CENCO), à la société civile et aux hommes de bonne volonté, parvenu mercredi à radiookapi.net . L’Evêque et les prêtres du clergé d’Inongo leur demandent de doter cette partie du Bandundu d’un bateau digne de ce nom, qui serait placé sous la responsabilité du diocèse.

L’évêque d’Inongo, Mgr Philippe NKiere Kena, et son clergé diocésain dénoncent l’indifférence des gouvernants face à la misère de la population du lac. Ils invitent déjà cette population «à bien réfléchir sur les candidatures de ceux qui se cachent derrière les représentations des partis politiques.» Autre fait décriée, c’est la récupération politique de ces faits tragiques qui ont plongé le Maï Ndombe en général et la cité d’Inongo en particulier dans le deuil.

Ce message intervient après le naufrage d’un bateau de la société Sodefor (une société d’exploitation forestière) survenu le 25 novembre sur le lac Maï Ndombe, vers 20 heures locales. Le bilan publié, trois jours après, par le commissaire du district de Maï Ndombe, Médard Amundala, faisait état de 43 morts et 257 rescapés. Alors que, la veille, le président de la Croix-Rouge de la RDC avait avancé un bilan provisoire de 71 morts et 263 rescapés. Le bateau transportait à son bord des grumes, une citerne et plusieurs passagers. Selon les autorités du district, aucun manifeste ne leur a été présenté. Car, ce bateau est interdit de transporter des personnes et leurs biens.

« Alors qu’en 2003, l’assistance s’est fait sentir, cette fois-ci au contraire, l’intervention sporadique et en ordre dispersé, la lenteur dans la prise de décisions ont donné l’impression à la population d’être abandonnée à son triste sort », indique le même mémorandum, intitulé : «Inongo encore en pleurs : trop, c’est trop

En 1983, rappelle ce document, une embarcation en bois, ramenant à Inongo à la rentrée scolaire des élèves, enseignants et voyageurs, a coulé à la traversée Bekai-Bokebeni avec des centaines de morts. Dix ans après, une autre embarcation en bois H/B Mokili Makalamba a encore fait naufrage causant aussi une centaine de morts. Des centaines de morts ont été également enregistrés, le 25 novembre 2003, après naufrage d’une autre embarcation en bois (H/B Dieu-Merci) communément appelé « Nzondo » au large de Kesenge.

Les promesses faites lors de ce drame n’ont pas été concrétisées. « A l’occasion de cette énième catastrophe survenue au lac (NDLR : en novembre dernier), nous demandons aux décideurs de notre pays de « restituer » le bateau promis en 2003», réclament les autorités ecclésiastiques d’Inongo.