Buta : depuis six ans, des prévenus libérés sans être jugés

L’auditeur militaire de garnison de Buta à 324 kilomètres au nord de Kisangani s’inquiète de l’impunité qui risque de s’installer dans le Bas-Uélé, faute de juridiction pour juger les prévenus. Depuis six ans, affirme-t-il, aucune chambre foraine n’a été organisée pour juger les prévenus. Le président du tribunal militaire de garnison de Kisangani reconnaît cette situation et évoque des difficultés, rapporte radiookapi.net

L’auditeur militaire de garnison de Buta, le capitaine Richard Mavula, affirme qu’aucune chambre foraine n’a été organisée depuis les années 2004 dans sa juridiction. Les prévenus militaires et policiers gardés au cachot pendant un certain temps sont obligés de bénéficier de la liberté provisoire, faute de jugement. La prison de Buta n’existant que de nom, il est difficile de les garder en attendant l’organisation d’une chambre foraine.

Certains prévenus qui bénéficient de la liberté provisoire commettent les mêmes infractions une fois libérés et l’impunité risque d’être consacrée, faute de sanctions valables à leurs endroits, selon le capitaine Richard Mavula.

Réagissant à ces doléances, le président du tribunal militaire de Kisangani se dit conscient de cette situation. Il regrette le manque de transport pour atteindre Buta. Les avions de la Monuc, qui facilitaient tout de même le déplacement vers cette cité, ont été retirés de cette ligne depuis les troubles de l’année dernière. En effet, la résidence des observateurs militaires de la Monuc avaient été attaqués et pillés par des étudiants. Depuis lors, ils avaient été retirés jusqu’à nouvel avis.