Des fonctionnaires protestent contre un arrêté sur la réforme de l’administration publique

Rassemblement des fonctionnaires le 03/04/2012 à la place Golgota à Kinshasa- Gombe. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Plusieurs fonctionnaires protestent depuis quelques jours contre un arrêté et une note circulaire du ministre de la Fonction publique datant du 30 juillet adressés aux secrétaires généraux de l’administration publique et portant vulgarisation et mise en œuvre du cadre organique de la réforme des administrations centrales, institutions et services publics. Ils récusent ces documents qui, selon eux, mettraient à la retraite de nombreux agents. Le ministre de la Fonction publique évoque, pour sa part, une interprétation erronée de ces deux documents.

Plusieurs dizaines de fonctionnaires manifestent depuis quelques jours devant des bâtiments de la Fonction publique, scandant des slogans hostiles au ministre de la Fonction publique, Jean-Claude Kibala.

Un manifestant rencontré lundi 17 août devant le quartier général de la Fonction publique estime que l’arrêté du ministre va envoyer plusieurs agents à la retraite.

« L’arrêté dit ceci : le directeur doit être âgé de 50 ans, avoir 3 ans d’expérience avec le grade de chef de direction, en plus il doit formuler des dossiers pour aller poser une autre candidature afin de devenir directeur. Si aujourd’hui, on applique ce fameux arrêté, c’est au moins 90% de fonctionnaires qui vont partir », commente-t-il.  

D’autres fonctionnaires affirment ne pas être opposés à la réforme de l’administration publique. Mais ils exigent qu’elle soit conduite selon « les normes ».

« La réforme administrative, nous voulons bien. Le rajeunissement, nous voulons bien. Mais selon les normes statutaires. Le ministre a violé le statut. Nous voulons que le ministre de la Fonction publique puisse démissionner », indique une fonctionnaire.

Un communiqué publié le 17 août par le ministre de la Fonction publique indique que les agents et fonctionnaires de l’Etat ont prêté à l’arrêté et à la note circulaire « des interprétations diverses et erronées ».

« La mise en place des nouvelles structures ne peut être interprétée comme étant une mise à la retraite anticipée ou tronquée des agents qui n’auront pas concouru et qui occupent actuellement des postes dans des directions rationnalisées », fait savoir le communiqué.

Le même document indique que la mise en œuvre des nouvelles structures dans la fonction publique s’inscrit dans le processus de la réforme de l’administration publique « entamée depuis 2003 et interrompue fort malheureusement suite notamment au manque des moyens et au manque d’une ferme volonté de mener courageusement cette réforme à son terme ».

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