Après la publication vendredi 23 octobre du communiqué de l’ex-mouvement rebelle M23 menaçant de se désengager des déclarations de Naïrobi, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, François Muamba, estime qu’il s’agit « d’une fuite en avant ». Il accuse les chefs de cette ancienne rébellion de prendre en otage leurs troupes pour ne pas répondre des accusations des violations des droits de l’homme qui pèsent sur eux.
Il indique avoir tiré cette conclusion des cinq voyages effectués en Ouganda et au Rwanda où se sont réfugiés la plupart des ex-rebelles du M23 après leur défaite militaire au Nord-Kivu.
« Nous avons remarqué qu’il y a tous ces soi-disant chefs de l’ex-M23 dont M. Bisimwa qui prétendent prendre en otage la troupe parce que, eux, les petits chefs sont sous la menace des sanctions, des poursuites puisqu’ayant piloté des situations où il y a eu des viols, des pillages, des atteintes graves aux droits de l’homme en RDC. Ils voudraient prendre en otage la troupe pour pouvoir tenter de se protéger », fait savoir François Muamba.
Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba affirme que la RDC a saisi les Nations unies à ce sujet pour qu’elles infligent des sanctions « très sévères » aux anciens chefs du M23 « qui prétendent pouvoir faire chanter la République ».
« Je crois savoir, sentant venir ce feu, est sorti le communiqué d’hier », analyse François Mwamba.
Dans un communiqué publié vendredi 23 octobre, l’ex-rébellion du M23 fait savoir qu’elle ne restera pas constamment liée par des engagements issus des déclarations signées en décembre 2013 à Naïrobi.
Ces déclarations mettaient fin aux pourparlers entre le gouvernement congolais et cette rébellion qui a occupé pendant plusieurs mois des localités du Nord-Kivu avant d’être délogée par l’armée congolaise appuyée par la Monusco.
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Dans ces déclarations, le M23 s’était engagé à renoncer à la rébellion armée.
De son côté, Kinshasa s’était engagé à mettre en œuvre le programme de démobilisation, désarmement et réinsertion sociale des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.
Dans son communiqué, le M23 fait état d’un retard « délibéré » dans la mise en œuvre des engagements du gouvernement.