Elections en RDC: quel rôle pour la communauté internationale?

Files d’électeurs dans un centre de vote à Matadi (Bas-Congo), lors du scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre 2011. Radio Okapi

Les jeunes de Matadi au Kongo central s’intéressent de plus en plus à la politique, particulièrement au processus électoral en RDC. Ils débattent sur le rôle que la communauté internationale peut jouer dans ce processus.

Luzolo, 22 ans, estime que la communauté internationale doit jouer le rôle d’observateur:

«Les élections relèvent d’un domaine de souveraineté. En principe, la communauté internationale ne doit pas interférer dans un tel processus. Et ce problème se pose dans plusieurs Etats africains qui n’ont pratiquement rien.»

Il note que ceux qui donnent des financements, même dans ce domaine relevant de la souveraineté nationale, donnent des ordres, orientent; bref, «dirigent ces nations-là.»

Dans ces conditions, selon lui, les «chefs d’Etats africains sont pratiquement des étiquettes. Ce qui n’est pas intéressant. Ce n’est pas quelque chose à encourager. Les Etats africains doivent se prendre en charge.»

Faible budget pour défendre la souveraineté

Parlant toujours du rôle de la communauté internationale dans le processus électoral en RDC, Kabeya, un autre jeune de Matadi, explique:

«La RDC fait partie aussi de la communauté internationale. Mais dans le contexte électoral, les autres pays membres de l’Onu, de l’Union européenne et consort s’organisent pour appuyer et accompagner les pays qui organisent leurs élections, en dépit de leur souveraineté.»

Il fait remarquer que, bien que pays souverain, la RDC dispose hélas d’un budget insuffisant (environ 9 milliards de dollars américains) pour faire face aux dépenses électorales:

«Pour le processus électoral, la part de la communauté internationale est vraiment exigée. On a connu des problèmes en 2006 et 2011… Le rôle de la communauté internationale c’est d’accompagner et d’amener ce qu’ils ont. Par exemple la Monusco, c’est la communauté internationale… En 2006 et en 2011, c’est plus la Monusco qui a accompagné la RDC dans le transport d’équipements électoraux».

«On ne peut pas s’en passer»

Un autre intervenant, c’est Muntima, qui pense plutôt que la communauté internationale doit organiser des séminaires au niveau national pour la réussite du processus électoral en RDC. Elle doit envoyer des personnes qualifiées pour former les agents électoraux et partager leurs expériences avec les Congolais.

«On ne peut pas se passer de la communauté internationale étant donné que nous sommes un pays sous développé, un pays qui cherche à asseoir sa démocratie. On a toujours besoin des autres. Des gens qui sont plus forts financièrement et plus expérimentés. La communauté internationale doit nous accompagner aujourd’hui, parce que notre République n’est pas encore mûre pour organiser à elle seule les élections dans notre pays», a conclu le jeune Muntima.
 

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