Mamie Mujanyi, plus de 10 ans d’activisme pour la santé de la femme

Mamie Mujanyi, présidente de l'ONG Free Box Initiative, organisatrice du marathon des femmes le 8/03/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

«Je suis convaincue que quand une femme est informée, cela induit en elle un changement de comportements et d’habitudes. Et elle évite ce qui nuit à sa santé ». Mamie Mujanyi présidente de Free Box initiative qui fait cette déclaration estime que plus la femme est informée des problèmes qui la concernent, mieux elle se portera. Depuis dix ans, son ONG dont le siège est basé à Kinshasa milite pour l’accès des femmes aux services spécialisés et à l’information en matière de santé.

A Kinshasa et à l’intérieur de la RDC, de nombreuses femmes utilisent par exemple des produits pharmaceutiques en crème pour s’éclaircir peau. Si pour certaines d’entre elles, le danger d’un tel usage est évident, pour beaucoup l’utilisation de ces produits relève d’un manque d’information.

«Free Box initiative ONG mène actuellement une campagne contre l’usage par les femmes congolaises de certains produits pharmaceutique comme si c’étaient des produits cosmétiques d’usage courant. Parce que ces produits dont les marques sont clairement identifiées sont désignés par leurs fabricants comme des produits qui doivent être utilisés sous contrôle médical et prescrits par un dermatologue en cas de maladies de la peau comme la teigne, l’eczéma, la fongite et autres maladies dermatologiques», explique ainsi Mamie Mujanyi.

Une étude commandée par son ONG montre que plus de 6 000 femmes adultes font un mauvais usage de ces produits, au détriment de leur santé, soit pour lutter contre les pellicules ou contre la chute des cheveux. 

«Elles sont parfois influencées par des publicités mensongères diffusées sur les medias locaux, nous ont-elles affirmé au cours de cette enquête», explique Mamie Mujanyi.

Autre information que Free Box initiative met à la disposition des femmes congolaises, c’est que plusieurs serviette hygiéniques vendues sur le marché de Kinshasa ne répondent pas aux normes et sont à la base de plusieurs maladies gynécologiques qui peuvent conduire à l’infertilité.

«Une serviette hygiénique conforme doit être faite de coton doux, ne doit être ni colorée, ni parfumée, doit être absorbante et retenir le flux. Mais la plupart des produits vendus sur le marché sont faits de papier et carton recyclé blanchi et séché au formol», regrette-t-elle.

Dans le but d’atteindre un grand nombre de filles et de femmes, Free Box Initiative organise des séances sensibilisation sur les sites universitaires, dans les associations et dans les églises.