Ban Ki-moon: «Donner aux femmes les moyens de devenir des agents du changement»

Allocution de Ban Ki Moon, Secrétaire général de l’Onu lors de l’ouverture des travaux de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) à Kinshasa, le 24/02/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme mardi 8 mars, le Secrétaire général des Nations unies a déploré la souffrance des femmes qui vivent dans les régions pauvres du monde. Pour Ban Ki-moon, la seule façon d’y remédier, c’est de «donner aux femmes les moyens de devenir des agents du changement.»

Dans son message, Ban Ki-moon rapporte un souvenir relatif à la souffrance des femmes enceintes qui lui a été raconté par sa mère à son enfance pendant l’après-guerre en Corée. Il dit avoir observé une tradition qui l’a même intrigué : «Les femmes qui allaient accoucher laissaient leurs chaussures sur le seuil de la porte et lançaient un coup d’œil apeuré. Elles se demandaient si elles vont jamais les porter à nouveau.»

Ban Ki-moon note que la situation n’a guère évolué :

«Dans les régions pauvres dans le monde d’aujourd’hui, les femmes risquent encore de mourir en couches, alors que la mortalité maternelle fait partie des nombreux dangers évitables. Des bébés de sexe féminin subissent trop souvent encore des mutilations génitales. Des filles sont attaquées en chemin à l’école. Des corps de femmes deviennent des zones de bataille pendant les guerres. Des veuves marginalisées s’appauvrissent

Pour lui, la seule façon de résoudre ces problèmes, c’est de donner aux femmes les moyens de devenir des agents du changement. Depuis son arrivée à la tête de l’Onu, Ban Ki-moon dit avoir soutenu l’élévation des femmes aux postes de responsabilités:

«J’ai désigné la première femme commandante d’une force des Nations Unies, et j’ai fait en sorte que les femmes soient représentées au plus haut sommet de l’Organisation. Les femmes sont à présent des dirigeantes au cœur de la paix et de la sécurité, domaine qui était l’apanage exclusif des hommes. Lorsque je suis arrivé à l’Onu, aucune femme ne dirigeait une mission de paix sur le terrain. Aujourd’hui, un quart des missions de paix de l’ONU sont dirigées par des femmes

Pour pérenniser ces postes, a-t-il poursuivi, l’égalité des sexes est aujourd’hui une politique fermement appliquée au sein du système des Nations unies. Et la formation à la problématique hommes-femmes, qui était facultative, est devenue obligatoire pour un nombre grandissant du personnel onusien.

Le Secrétaire général de l’Onu s’est dit convaincu que l’autonomisation des femmes fera avancer la société. «Consacrons-y des fonds suffisants, sensibilisons courageusement l’opinion et manifestons une volonté inébranlable, pour parvenir à une plus grande égalité des sexes dans le monde. C’est le plus grand investissement qui soit, dans notre avenir partagé», a conclu Ban Ki-moon.

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